Histoire de la Respectable Loge La Colonne des Nautes

La Colonne des Nautes

Depuis Strabon, on sait qu’en Gaule le réseau des cours d’eau est très prolifique et qu’il a permis le développement d’une activité importante de batellerie, et la prospérité d’une société appelée les nautae dont l’épigraphie ou les images sculptées nous font connaître l’existence sur la plupart des grandes rivières ou des fleuves français. Parmi eux, les Nautes de Lutèce formaient un groupe un peu particulier, puisqu’ils ont été connus par le biais d’une inscription comme un groupe lié à la cité des gaulois Parisii (habitants d’un bassin fluvial, celui de la Seine en l’occurrence).

On a considéré que ces Nautes étaient puissants et avaient joui d’un privilège particulier, celui d’apparaître armés, privilège qu’ils auraient conservé tout au long de l’époque impériale romaine, nous verrons plus loin le réel aspect symbolique sur ce point. Il y a eu une quantité d’interprétations tout au long de ces 300 dernières années particulièrement concernant les monuments gallo-romains de Paris où ils ont été connus, le Pilier des Nautes particulièrement, découvert en 1711 sous Notre-Dame de Paris.

Alors aujourd’hui, nous allons nous positionner sur l’identité des participants à ces processions qui ont fait débats, comprendre qui ils ont pu être ? Quelle a été leur raison d’être et pourquoi y-a-t-il eu présence d’une telle Colonne ou Pilier sous Notre-Dame de Paris.

Les Nautes : étude, étymologie et rituélie

Il est intéressant de voir que selon la théorie tripartite de Georges Dumézil, la société gauloise a été dirigée par trois classes bien distinctes dans lequel le spirituel a eu sa place. C’est dans cette dimension que les premières confréries initiatiques ont prises naissance. Parmi les plus importantes en Gaule, celle de bateliers ou mariniers communément connus sous le nom de ‘Nautes’ va s’organiser sous les règles des premières associations initiatiques militaires. Tel que nous est décrit leur code vestimentaire, et tenue militaire, nous considèrerons que les ‘Nautes’ formaient une société d’amis armateurs mariniers. Un indice de la puissance des ‘Nautes’ est donné par une des sculptures du Pilier : on les voit défiler en armes avec boucliers et lances, rare privilège octroyé par les Romains, ce qui est exceptionnel moins d’un demi-siècle après la conquête de la Gaule. En tant qu’armateurs fluviaux, ce personnel fonctionnaire de l’époque, naviguait s’occupant du transport fluvial de la Seine et sur d’autres fleuves et rivières de la Gaule, en tant que commerçants très aisés bien souvent choisis comme responsables parmi d’autres confréries navigantes. Il s’agira de la première société connue de par leur création d’une caisse commune pour une personnalité morale.

Le but de leur existence était de renouer la symbolique traditionnelle druidique en la réconciliant à l’universalité du culte d’Etat souhaitée par César Tibère et garantir une uniformité liturgique dans l’Empire (et surtout dans la récente Gaule-Romaine). Ils feront montre d’un respect au décorum gaulois tel que le présente l’armature précise décrite sur les différentes scènes de la Colonne des Nautes. Naîtront les premières bribes d’une initiatique chevaleresque voir ‘paléo-maçonnique’ en tous points ressemblant à la liturgie initiatique des militaire de la divinité orientale Mithra. En France, il s’agira de la première création d’une société confrérique par la mise en place d’une caisse commune pour une personnalité morale représentant ce que le monde a de meilleur en hommage à la l’antique tradition. Bien que vénérant l’Eau dans son aspect primitif et nous verrons les raisons plus loin, ils garantirent un syncrétisme avec les premières célébrations de l’Isis Egyptienne sur tout le territoire parisien. En outre nous pouvons constater que leur pratiques se basaient en priorité sur la mythologie celte de Kernunnos divinité Cerf ou cornue dont ils portent le nom de ‘Nautes = Kern-notos ou Kern-nautonos = les Nautoniers du Cerf’… C’est de ces deux principales divinités patronnes que découleront les liturgies mariales propres à la Vierge noire et au Baphomet si chers aux templiers et aux Cathares (comme on le voit en l’église mystique de Rennes- le-Château ou à Montségur). Les Nautes quant à eux, quittant de génération en génération les berges de la Seine deviendront des financiers de constructions sacrées ; le monde des cathédrales et la mystique des architectes-constructeurs vont s’ouvrir à eux d’où le fait non étonnant de retrouver traces des ‘Nautes’ près de Notre-Dame de Paris par exemple ou plutôt de retrouver Notre- Dame de Paris construite sur leur ancien sanctuaire endormi ou la fameuse Colonne sera dégagée en 1711. Autre fait significatif, rappelons-nous que c’est en priant en direction de la cathédrale de Notre-Dame que les premiers templiers furent immolés sur les bûchers de Philippe le Bel au début du XIVème siècle; signe de leur haute origine en ce lieu fondamental pour les premières confréries de France depuis l’Antiquité. La question est de savoir si Notre-Dame de Paris fut réellement une cathédrale de templiers ou si elle fut le fruit des Nautoniers antiques? Ce ne sera pas le sujet du jour. Toutefois nous pouvons nous demander pourquoi la proximité de la Seine et de l’eau en général ont eu une telle importance chez les Nautes, au point d’avoir donné à la ville de Paris la célèbre devise : Fluctuat nec mergitur « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas. »

La valeur universelle et sacrée de l’eau

Comme d’autres peuples de l’antiquité,   les Celtes et les Gaulois sacralisaient des lieux naturels: sources, rivières, lacs. La mythologie celtique comprenait un ensemble de divinités aquatiques, souterraines et solaires. Ces peuples déposaient dans l’eau des armes, des parures, et parfois des pièces de prestige et des objets très précieux… Les auteurs anciens tel que Jules César, évoquaient les « dépôts d’or des Gaulois au fond des lacs, offrant aux divinités tout l’or qu’ils avaient gagné ». Le culte des eaux, des fleuves, des lacs et des sources appartiennent au fond commun universel des traditions sacrées. La force spirituelle réside dans l’Eau et les calices sont les réceptacles de cette puissance spirituelle. Les Eaux symbolisent la Vie en germes. Partout dans le monde, on peut rencontrer des traditions qui fondent leur mythologie et leurs réflexions métaphysiques sur la sacralité des Eaux, porteuses de toutes les potentialités du monde manifesté. Les eaux symbolisent la Création sans cesse renouvelée, la Vie en profusion, à l’image des Eaux primordiales, source de la naissance des mondes. L’eau est aussi un symbole de régénération individuelle, associé à la mort, à la dissolution et à la renaissance dans un contexte funéraire ou initiatique.

Parfois, il s’agit de régénération collective et de destruction cyclique ou bien de la dissolution et du recommencement d’une ère nouvelle… Mais La destruction n’est jamais totale et complète, il se reforme toujours un terreau fertile grâce auquel un nouveau monde naîtra. Les lustrations ou les purifications rituelles avec l’Eau nous ramènent symboliquement au Temps originel de la Création… Il s’agit de la répétition rituelle de la naissance du Monde ou de la naissance d’une Humanité nouvelle.

Pratiqué dans une intention spirituelle, tout contact avec l’eau réactualise deux temps fondamentaux du rythme cosmique : la réintégration et la dissolution dans les eaux avant une recréation et une renaissance. Il s’agit bien d’une métamorphose initiatique. Maintenant voyons par quel moyen cette métamorphose procède selon l’idéologie défendue sur la Colonne des Nautes.

La Colonne des Nautes: son but, son symbolisme

Il m’aura fallu bien des recherches dans mes cours sur le druidisme et reprendre contact avec mes anciens maîtres druides et druidesses, pour mettre la main sur un thème central expliquant l’origine même de la Colonne des Nautes, tout le symbolisme riche de ce Pilier qui entoure la confrérie antique des Nautes et trouver une qualité relativement directe et simple que nous pourrions appliquer pour nous à notre époque. Avant toute chose, il faut savoir qu’il s’agissait d’un pilier mémorial bâti sur un accord de paix face à la déclaration de fin de la société gauloise tribale et donc fin des cultes panceltiques disparates. C’est un mémorial de reconnaissance du syncrétisme du panthéon gaulois et gréco-romain, panthéon très nouvellement reconnu en terre occidentale ; cette colonne est donc un mémorial dressant la fin du druidisme   sous   le   règne   du   César   Tibère, permettant ainsi un renouveau symbolique, une nouvelle page d’histoire, une nouveauté dans les croyances populaires et des pouvoirs cléricaux, une ère de recherches ésotériques donc initiatiques et donc un besoin de nouvelles écoles de pensées. Des écoles qui transporteront le symbolisme ancien vers une population comprise dans un territoire impérial ayant une volonté de connaissances et de pratiques universelles.

La colonne des Nautes : sa description

En 1711, lorsque des travaux de rénovation de la Cathédrale ont été effectués. Il a été découvert ce Pilier composé d’un empilement de quatre autels cubiques différents, tous ornés de bas-reliefs de divinités gauloises et romaines mélangées, portant une dédicace de remerciement à l’empereur cité plus-haut et dédié à Jupiter Optimus Maximus ‘Celui qui est le ‘Meilleur et le plus Grand (Concepteur)’ autrement dit le Plus ‘Grand Architecte de l’Univers’. Ses représentations, figurent sur quatre faces de quatre hauteurs, avec des divinités qui sont des hypostases similaires donc on fait appel ici à des valeurs communes et bien précises sur lesquelles on va, justement se pencher maintenant.

En tête d’affiche, comme on l’a dit plus haut, Jupiter représenté par sa force foudroyante, sa justice universelle est représentative de la Sagesse Primordiale, Il est le garant du monde céleste supérieur, le Père de l’Orient Eternel. En seconde position le monde terrestre, actif, dur et difficile, sanguin, représenté d’un Mars drapé de rouge sang, le labeur, la sueur de la terre, il est le Fils… à coté son image gauloise s’appelle Ésus, le guerrier sauveur, le Messie dont le nom n’est pas sans rappeler le futur Jésus le Christ, Fils de l’homme dont le sang sera si mystique. Nous sommes bien ici dans une dimension christique aussi vive que le culte oriental de Mithra. Nous reviendrons plus tard sur d’autres aspects qui s’y rapportent mais nous voyons déjà là par exemple la présence des Dioscures, Castor et Pollux, ce sont les deux frères cavaliers, patrons des croyants du sang rédempteur et mystique de Mithra… ces croyants sont appelés plus communément des chevaliers. Ces cultes ont été les premiers à instaurer une symbolique initiatique vers le Symbole de la Lumière du soleil Invincible, représentative de la Force. Les Nautes reprenant ces pratiques sont donc des mariniers et bateliers transformés en une confrérie chevaleresque initiatique. En troisième position vient le dieu Vulcain le forgeron dont le nom rappellera l’un des mots sacrés en maçonnerie, son jumeau gaulois est le fameux dieu cornu, Kernunnos, le Cerf Divin, guidant la nation par sa connaissance, sa sagesse. Voilà pourquoi la Colonne présente les Nautes armés, muni des outils forgés, il s’agit d’un hommage en costume d’apparat munis des bijoux sacrés propres à leur charge. Un hommage expliquant l’importance de toute l’artillerie que cette confrérie arborait en procession. Enfin en quatrième position vient Mercure, protecteur du commerce et de la communication au côté de son équivalent, Smertrios, divinité pourvoyeuse et protectrice des richesses ; Quoi de plus normal pour des commerçant aisés de reconnaître l’ange gardien de leur finance, l’ange Gardien du Verbe, l’ange gardien de leur voie de communication sur l’eau primordiale.

Au pied de ce pilier nous sommes donc sur Terre le symbolisme entier est presque dégagé, toutefois nous remarquons la présence de deux divinités féminines romaines accompagnées d’un animal gaulois étrange. Il s’agit de la force d’action, Fortuna, que l’on appelle en milieu initiatique l’Egrégore. Et la représentation de Beauté, Venus la fécondité terrestre, l’icône du fruit à faire naître dans toute entreprise. Elles précèdent l’animal Tarvos trigaranus, le taureau aux trois grues, et c’est là où l’importance maçonnique va démarrer dans ce symbolisme. Tarvos est le dieu taureau primordial, rédempteur qui a pour mission d’extirper les terres du fond des océans grâce à ses cornes. Ici se dresse le décor d’une eschatologie cosmogonique, l’eau océanique est similaire au sang vivifiant et rédempteur du Monde dans le Nouveau Testament, une substance indispensable pour offrir la vie à la Terre. C’est un taureau géant, aussi bien bénéfique que destructeur c’est un Yin et Yang. Dans le concept de la mythologie celte, qui considère la vie et la mort comme cycliques, l’une servant à puiser les ressources pour l’autre et vice-versa, le concept d’une divinité créatrice/destructrice n’est pas incompatible, (Miranda Jane Green, Mythes celtiques,) à la fois il s’agit d’un symbole de fertilité et lors de ses colères il s’agit d’un symbole de destruction non contrôlée telle la Loi des forces de la Nature, l’Ordre universelle. Ce qui est très intéressant c’est de noter l’importance de la fécondité ici qu’apporte le Taureau. C’est la représentation de l’amour universel du don de la vie, la base pour tout humain. C’est cette vertu sur lequel la confrérie des Nautes s’est bâtie.

Nous terminerons cette partie par le dernier symbolisme des trois grues posées sur le taureau. Une grue hormis le fait d’être reconnue parmi les oiseaux migrateurs, représente en Egypte antique, celle qui vole vers l’œil primordial, vers le soleil Levant à l’Orient, un oiseau poursuivant la course du soleil donc de la Lumière. En maçonnerie actuelle nous comprendrons que les trois grues de ce taureau, vont s’envoler vers la Lumière, vers le point central, vers l’Orient. Dans la liturgie druidique elles sont souvent représentées sous la forme de trois rayons lumineux, tel notre Delta rayonnant ou lumineux tri-angulaire dont elles sont l’emblème. C’est l’envol de l’initié vers la Source Divine.

Nous avons donc tout, dans ce pilier des Nautes, tout le concept maçonnique primitif représenté. L’initié se présente dans un système de prestation de serment et d’un accord devant les trois colonnettes et devant l’autel des serments, un autel ici présenté dans sa forme quadruple c’est-à- dire dans un carré, dans une forme cubique la plus parfaite. Cette forme cubique représentant les quatre points cardinaux. Le tout empilé forme en fait l’autel des autels, sur lequel la symbolique du passé va se perpétuer et s’unir pour une conceptualisation nouvelle et initiatique évolutive. C’est cette Colonne des Nautes qui figure la porte, le porche d’un temple selon Anne Lombard- Jourdan il s’agit de présenter par un totem la présence même de l’égrégore, coopération de monde céleste avec ce qui est terrestre, les druides d’autrefois étaient les intermédiaires des dieux, et ils venaient d’être interdit sur le sol gaulois, ne pouvant plus transmettre leur savoir. Le Pilier marquait le lieu de l’ancien lieu de rassemblement des druides. C’était un réel porche spirituel. Un support sur lequel un nouveau culte coopératif pouvait commencer faisant corrélation avec l’ancien lieu de culte.

Le pilier des Nautes : symbole de l’Axe du monde

Dans l’histoire des religions, le pilier participe à la sacralité de l’espace. Ce symbole de « l’Axe du monde » était comme nous l’avons vu plus-haut orné de représentations divines. Visible de loin, le pilier est également un repère pour les voyageurs, et souvent il se dresse à la croisée des chemins, aux carrefours des routes. Dans les sanctuaires, dans les espaces symboliques et sacrés circulaires ou quadrangulaires proches de l’eau, possédant toujours un plan centré. Le sanctuaire celte se rattache au thème universel du « Centre du Monde ». C’est un lieu intermédiaire, symbolique et sacré, où le monde des êtres humains et le monde divin se rejoignent. Ce pilier tel un arbre de pierre soutient l’édifice sacré en rejoignant le monde souterrain vers l’univers le Cosmos et il est l’Essence où diriger la réflexion des officiants. Nous poussons donc la compréhension de ce symbolisme maintenant vers le sens primitif de l’arbre réunissant horizontalité et verticalité par l’ascension donnant accès à un plan supérieur. Etant arbre de Vie, il est un concentré du Cosmos Vivant. Donc il est l’Essence de la Réflexion. Etant arbre sacré, il est un symbole vivifiant. Etant arbre mythique, il est symbole de fertilité, d’avenir.

L’être humain et l’Axe du monde

Dans le monde des symboles, le pilier central et axial soutient le temple ou la maison, comme le tronc de l’arbre. Cet axe correspond à la colonne vertébrale dans le corps humain, lui-même assimilé au temple de l’âme. Le célèbre dessin de Léonard de Vinci suggère une conception symbolique de l’Être Humain Universel à la fois temple et arbre. Dans la composition de son dessin du corps humain selon Vitruve, l’être humain semble acquérir une dimension cosmique ou universelle. Comme l’arbre sacré ou le temple, le corps humain est soutenu par un axe central et l’être humain participe de la verticalité, les pieds sur la terre et la tête dans le ciel, se rattache à l’image de l’Arbre de Vie-Arbre cosmique. Le tronc de l’arbre, le pilier du temple ou la colonne vertébrale de l’être humain renvoient à la symbolique de l’axe cosmique qui soutient l’univers. On retrouve cette conception dans la doctrine du yoga, selon laquelle c’est le long de l’axe des chakras que s’élève la Kundalini. Ce mouvement ascensionnel se déploie du bas des reins jusqu’au sommet de la tête, centre de l’illumination.

Le caducée d’Hermès et l’Axe du monde

Le symbole alchimique du mercure philosophique ou le caducée d’Hermès illustrent des concepts comparables à celui de la Kundalini hindoue. Selon les doctrines de l’hindouisme et la philosophie hermétique deux courants d’énergie contraires et complémentaires animent et maintiennent l’équilibre universel recouvrant l’Unité par cette porte vers un monde céleste, divin, métaphysique, unissant principe divin et monde profane, plan céleste et plan terrestre. Comme le décrit Chrysostome: « Ferme soutien de l’Univers, lien de toutes choses… touchant le ciel du sommet de sa tête, affermissant la terre de ses pieds et, dans l’espace intermédiaire, embrassant l’atmosphère entière… ».

Tous ces principes ont été défendus par les Nautes, tel qu’en témoigne leur Colonne retrouvée et aujourd’hui encore toutes les religions se rattachent au thème de l’axe universel et à l’idée d’une ascension progressive le long d’un axe central, arbre, poteau, pilier, colonne ou bâton. Voici donc tout ce à quoi ils croyaient, et tout ce pourquoi ils ont œuvrés et fait perdurer ce savoir jusqu’à nous.

Merci à notre F. Nathanaël RK.