Pensées particulières à nos Dignitaires

TRF- Grand Maître de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra le BAF P∴ B∴

TRF -Grand Maître Adjoint Région 1 Paris-IDF-Normandie le BAF J∴-P∴ P∴

notre RF Conseiller Fédéral le BAF P∴A∴

qui nous ont très fraternellement accordé le droit et le privilège de réunir en tenue inter-Obédientielle

les frères et les soeurs membres des RR-LL de la rue des marmousets et des RR-LL Parisiennes

amies de Colonne des Nautes

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accolade très fraternelle à notre TCS M∴-F∴ P∴ et aux soeurs

pour l’accueil dans le Temple du suprême Conseil Féminin de France

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Organisation Collégiale des textes, Poésie

RL la Mosaïque d’Hiram à l’orient de Paris ( Grande Loge Mixte de France )

RL la Clé des coeurs, à l’orient de Paris ( F-I du Droit Humain)

Les loges de la rue des Marmousets, RL Horakhti et les

RR-LL Terre des S, Lys et E, Mahé de la B ( Grande Loge Écossaise de tradition)

RL Janus N°447 notre Loge Soeur Jumelle et

la RL Réunion fraternelle et tradition N°149 de Londres (GLTSO)

chanson, colonne d’harmonie vivante

notre TVF Gérard et aux membres de la Colonne d’harmonie Vivante Jazz

notre TCS Louise notre chanteuse

notre BAF Nicolas pianiste

et pour finir au frère apprenti

qui a bien voulu prendre la parole à titre exceptionnel dans une tenue de colonne des Nautes

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Mention spéciale pour ,notre Vénérable Maître d’honneur Yannick pour l’orchestration de la TIO 2018,

Laurent, Ronaldo, Alain, Quentin, Jiri, Benjamin, Benjamin, Erwan, Srinath, Emmanuel, J-Louis, Joël,

Julien, Dominique, Pierre, Jean-Luc pour la préparation du cocktail dînatoire et pour l’organisation de la

Tenue. Bernadeth, Eric et Hervé pour l’animation du marché de Noël. Notre BAF Dominique pour

l’organisation et l’accueil des invités. Enfin, Merci aux Dignitaires et représentants des Loges Amies,

aux 16 Vénérables Maîtres Visiteurs et à vous toutes et tous soeurs et frère d’obédiences différentes pour

votre présence et votre amour fraternel . «Nous avons dit»

Ruddy R. Vénérable Maître de la RL la Colonne des Nautes N°446

Grande Loge traditionnelle et Symbolique Opéra

Orient de paris «Temple des Marmousets»

Ombre et lumière TIO 2018

Dans la loge le pave mosaïque allie le blanc et le noir

Souvent les associe t on au bien et au mal

Peut-être aussi signifient-ils le jour et la nuit

Notre tâche s’effectuant de midi à minuit

Nous oeuvrons pour notre idéal

Nous travaillons sans relâche avec espoir

Rappelons-nous qui nous avons vu dans le miroir

Il suffit simplement de convertir notre regard

Et de le tourner vers la lumière

Maçon ! ne regarde jamais en arrière

N’oublie pas que tu combats l’obscurité

Dans le but de tenter d’atteindre la vérité

Tu es une étoile qui s’envole vers le firmament

Car tu agis pour ton perfectionnement

Maçon ! brille dans le monde des hommes

Que ta noirceur et tes préjugés se gomment

Car il faut faire surgir du chaos

L’apparition d’un ordre nouveau

Que les paroles prononcées en loge soient mélodies

Et ensemble avec nos différences ils deviennent symphonie

Serait ce vraiment un rêve ou une utopie ?

De voir régner autour de nous l’harmonie.

J’ai dit

VM-JP- RL la clé des coeurs D-H de Paris

Texte sur le thème de la Fraternité, par la R :. L :. La Mosaïque d’Hiram (Grande Loge Mixte de France)

Les Francs-Maçons se reconnaissent entre eux comme Frères ou Soeurs. Ils se nomment mutuellement ainsi, Mon Très Cher Frère, Ma Très Chère Soeur… Cette Fraternité, qui n’est pas uniquement symbolique, est sincèrement ressentie par tous. Dans les anciens dictionnaires, on apprend que la Fraternité est la plus noble des obligations sociales au point de porter des étrangers à se considérer comme frères, comme appartenant à la même famille. La Fraternité se ressent. C’est donc un sentiment. C’est peut-être la raison pour laquelle il est souvent difficile d’en parler.

« Toi mon frère que je n’ai jamais eu », chante Maxime Leforestier. Il ne s’agit pas d’absence du frère mais de sa non-existence, un vide qui laisse l’impression d’une glaçante solitude.

La Fraternité se distingue de l’amitié, car elle n’est pas une affinité. On ne choisit pas son frère, il nous est imposé. La Fraternité, ce n’est pas non plus la charité ni l’altruisme, qui ne réclame pas de réciprocité. Par contre la solidarité, considérée comme le rapport existant entre des personnes ayant une communauté d’intérêts et par voie de conséquence se trouvent liées les unes aux autres, semble s’en rapprocher fortement.

La Fraternité est un vieux mot maçonnique. Les écrits de la Franc-Maçonnerie opérative y font référence. Dans les Constitutions d’Anderson, le mot apparaît de façon récurrente. On y apprend, entre autres, que « l’ancienne Fraternité des anciens maçons est un ciment et une gloire ».

Pourtant, la Fraternité n’est pas forcément un long fleuve tranquille. Très loin des visions idéalisées de la famille, les rapports entre frères et soeurs de sang sont parfois violents. Les rivalités à l’intérieur des fratries sont largement référencées dans les mythologies. Ces haines et jalousies fraternelles sont souvent utilisées comme concept fondateur des sociétés : Caïn et Abel, Rémus et Romulus, Athéna et Poséidon, Jacob et Ésaü. La Fraternité des Francs-Maçons, dont le pugilat est relativement courant, ne fait pas exception. La destruction de l’autre peut être même considérée comme un acte symbolique de construction.

De même, très loin des visions idéalisées d’associations solidaires, on trouve aussi des Fraternités de lobbyistes travaillant à constituer des réseaux d’influences pour satisfaire des intérêts purement matériels, très loin de valeurs solidaires ou altruistes.

De quelle Fraternité parle-t-on ? Si nous recherchons le mot « Fraternité » dans le rituel au grade d’apprenti au rite français, nous trouvons trois principales occurrences.

D’abord l’acclamation : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Ensuite la sentence : « Le Vénérable doit diriger les travaux de la loge avec fermeté et Fraternité ».

Enfin, lors de la chaîne d’union, la salve suivante : « Efforçons-nous de rapprocher tous les humains par la Fraternité. Promettons de conserver les uns pour les autres la plus fraternelle affection et de travailler sans relâche à réaliser la Fraternité universelle. »

Si les liens familiaux sont codifiés dans toutes les cultures, la Fraternité de l’acclamation républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » n’est pas codifiée. Pas codifiée comme le sont les Fraternités de sang. Et pas codifiée non plus comme peut l’être « Liberté et Égalité ». « Liberté et Égalité » sont verticales et définies par des textes juridiques. La Fraternité est horizontale et ses règles ne sont pas écrites. Fraternité renvoyant à un sentiment, comme cela a été évoqué supra.

Le jeune Franc-maçon, en l’occurrence l’Apprenti, découvre la Fraternité lors de l’initiation, lorsque le bandeau lui est enlevé. Par l’initiation, le Franc-Maçon renaît. Ainsi gagne-t-il des Frères et des Soeurs. On lui demande de reconnaître comme tel, ces femmes et ces hommes qu’il ne connaît pas et qui le menacent d’une épée. Un lien est né. On ne choisit ni ses Frères, ni ses Soeurs. Ils sont justes là, et on doit apprendre à les connaître. Lorsque le bandeau tombe, le tutoiement remplace le vouvoiement. L’empathie s’établit. La proximité est ressentie. Il règne un climat d’attirance mutuelle, c’est-à-dire de confiance. Cette Fraternité est un sentiment qui se construit, avec méthode et patience.

Cette Fraternité maçonnique était initialement réservée aux hommes, du fait qu’au XVIIIe siècle le statut juridique et social des femmes n’était pas celui d’un sujet entièrement libre. Depuis la création du Droit Humain en 1893, la question se pose moins.

« Efforçons-nous de rapprocher tous les humains par la Fraternité. Promettons de conserver les uns pour les autres la plus fraternelle affection et de travailler sans relâche à réaliser la Fraternité universelle. » C’est avec dans cette phrase, prononcée par le Vénérable Maître pendant la chaîne d’union, que l’on peut continuer à suivre le fil de la Fraternité maçonnique.

La loge est divisée, divisée en 3 grades, divisées en rôles avec pour chacun ses pouvoirs et prérogatives. La Fraternité de la loge permet de dépasser des divisions qui existent de fait. La société profane se divise, elle-même, en une multitude de catégories de personnes et de fonctions. La Fraternité en dehors du temple doit permettre de dépasser ces divisions, de créer des dépendances, et un tout pacifié.

« Nous venons tous de la même matrice », disait Sénèque. Ceci s’applique au Franc-Maçon dès qu’il a franchi la porte basse, ou au profane au sortir de la salle d’accouchement. Si l’histoire humaine a eu un début, elle aura sans doute aussi une fin. Nous n’arriverons pas à la fin de l’histoire si chacun reste seul de son côté. L’autre étant indispensable, il faut donc apprendre à le connaître et développer l’apprentissage de l’Altérité. Apprendre à connaître l’autre et chercher à comprendre que son histoire est aussi la nôtre manquerait sans doute d’efficacité sans une dose de Fraternité. Mon Très Cher Frère, Ma Très Chère Soeur, ton histoire est aussi la mienne. La symbolique de la chaîne d’union trouve ici tout son sens. Pour le Franc-Maçon, cette histoire commune débute par la violente émotion de l’initiation et se poursuit par le travail en loge, non pas seul, mais soutenu avec attention par l’ensemble de Soeurs et Frères de la loge. Nous sommes donc condamnés à réussir fraternellement ensemble ou à échouer.

Doit-on oser la Fraternité universelle ? Pour Victor Hugo, de la Fraternité des peuples libres naîtra la sympathie des âmes et un immense avenir pour l’humanité. Le Vénérable Maître, pendant la chaîne d’union, nous dit que « La recherche de la Fraternité constitue un devoir pour le Franc- Maçon ». Répandre les vérités acquises en est un aussi. À nous de convaincre par l’exemplarité de nos actes. On ne peut rien imposer, mais il est possible de persuader les autres de nous suivre dans cette voie. La Fraternité n’est pas écrite et réglée. N’étant pas une idée finie et loin d’avoir atteint son aboutissement, elle reste un sentiment qui porte la solidarité et peut être perçue comme une conscience sociétale. La fraternité n’est pas une idée finie et est loin d’avoir atteint son aboutissement.

Nous avons dit.

La Mosaïque d’Hiram

L’Harmonie

A la gloire du G∴A∴U∴ V ∴ M ∴ et vous tous mes SS et mes FF, en vos grades et qualités, le thème sur lequel notre TRGM Serge Bouthémy m’a demandé de travailler pour cette tenue me plait tout particulièrement car c’est précisément ce que je suis venu chercher en Franc-Maçonnerie : l’harmonie. L’harmonie et son pendant : la concorde. Les deux mots étant synonymes, puisque les deux mots latins d’où ils dérivent, harmonia et concordia, signifient tous deux l’accord.

La définition que je pourrais faire de l’harmonie provient de la perception que j’ai de ce que je trouve beau et parfait, perception évidemment toute personnelle, c’est une « combinaison formant un ensemble d’éléments qui apporte à la fois satisfaction et agrément ». L’harmonie se rapproche du concept d’idéal où chaque élément se trouve à sa place et contribue parfaitement à la beauté de l’ensemble. La notion d’harmonie semble concerner toutes choses. Il n’est pas un art, pas un savoir, de la médecine à l’astronomie, de l’architecture à la musique, qui n’y fasse référence. Dans la mythologie grecque, la déesse Harmonie est la fille d’Arès (dieu de la Guerre) et d’Aphrodite (déesse de l’Amour). Elle est donc le fruit de deux sentiments proches et pourtant antinomiques : l’Amour et la Haine.

Compte tenu de mon ignorance sur ce sujet et par respect pour nos frères musiciens, je ne me hasarderai pas à parler longuement de l’harmonie dans son sens musical. Je me contenterai d’énoncer une de ses définitions : l’harmonie est une des quatre composantes de la musique, avec le rythme, la mélodie et le timbre. L’harmonie musicale relève de l’utilisation délibérée et simultanée de fréquences différentes, dans la perspective d’apporter relief et profondeur au chant ou au jeu instrumental. Elle représente l’aspect vertical de la musique, tandis que la mélodie en représente l’aspect horizontal.

En ce qui concerne la peinture, un tableau me parle lorsque celui-ci éveille en moi un sentiment de beauté, de sérénité, de plénitude. Pour mon compte, pour qu’un tableau me paraisse harmonieux, au-delà du sujet et des formes représentées, il doit être composé de touches de couleurs différentes dont les tons s’assemblent agréablement. Je veux dire par là qu’un tableau monochrome, contrairement à une certaine mode, ne suscite en moi aucun émoi. Les justes proportions de ce tableau sont également importantes ; cela me ramène à un autre travail que j’ai réalisé : le nombre d’or qui décrit une harmonie fondée sur des justes, pour ne pas dire divines, proportions.

Mon engagement maçonnique ne constitue pas autre chose que la recherche d’une harmonie personnelle, fondue ensuite dans celle de la Loge. Tous les Frères étant fondamentalement différents, une Loge part à sa création d’un état proche du chaos pour aller, le rituel et la volonté de chacun aidant, vers un ordre et une harmonie globale. L’harmonie de l’édifice est en grande partie due à la beauté qui permet d’exprimer à l’extérieur ce qu’il contient à l’intérieur. Chaque chose est à sa place et est reconnue comme telle. Mais le temple n’est pas un tableau figé, il évolue au gré de la contribution de chacun de ses frères, il devient ce que les membres de l’atelier veulent en faire.

L’harmonie c’est lorsque tout concourt à la réalisation d’un idéal. Chacun d’entre nous est à sa place, doit effectuer son travail et accomplir son oeuvre, ce qui permet à l’atelier de s’enrichir et de s’élever. La participation et le travail forment l’ossature d’un atelier dans lequel l’harmonie prend une dimension spirituelle supérieure.

Si j’insiste depuis le début de ce travail sur le fait qu’il ne peut exister d’harmonie sans diversité, partant de celle des sons et passant par celles des couleurs pour arriver à celle des hommes, c’est parce que nous devons nous reconnaître et nous aimer tels que nous sommes, avec nos différences et souvent nos divergences car ce sont elles qui créent l’harmonie de la Loge. Avec une seule note, pas moyen de créer une mélodie. Si nous étions tous identiques, on devrait parler de monotonie, au sens propre du terme. Dans une musique, dans un tableau, ce sont les complémentarités ou même les oppositions de notes et de couleurs qui créent la beauté et l’harmonie de l’ensemble.

Alors bien sûr, le Frère Maçon doit tout faire pour rechercher l’harmonie entre les hommes des groupes qu’il fréquente : sa famille, son environnement professionnel, sa loge, la société, l’humanité même. Il doit s’efforcer d’apaiser les tensions, de gommer les différends, de rassembler ce qui peut l’être, bref d’apporter l’harmonie. La Franc-Maçonnerie Universelle a bien compris la puissance comme la fragilité d’une telle valeur. Elle n’hésite pas à décréter dans ses « Anciennes Obligations », le caractère universel de l’Ordre maçonnique qui oblige tous les Francs-maçons à se reconnaître entre eux comme Frères.

Et que l’on ne me parle pas de tolérance envers ceux qui n’ont pas les mêmes idées, les mêmes goûts ou le même caractère que nous. Tolérer, c’est faire preuve de condescendance ! On ne tolère que ceux que l’on juge en-dessous ou en dehors de nos critères de valeur, jamais ceux que nous jugeons supérieurs. Ne vous méprenez pas, Mes Frères, je ne rejette pas l’esprit de tolérance, mais pour en parler, je prendrai une métaphore médicamenteuse : lorsque vous vous entrainez pour un exploit sportif, l’Efferalgan vous sera utile pour calmer des douleurs musculaires et courbatures et vous aider à continuer l’entrainement, mais jamais, ce ne sera lui qui vous donnera la force et la volonté de gravir de hauts sommets. De même, l’esprit de tolérance permettra d’aplanir des tensions et d’éviter des crises ponctuelles, vous aidant par-là de continuer votre chemin vers l’harmonie, mais jamais il ne vous donnera l’harmonie.

Car apporter l’harmonie aux autres suppose une condition sine qua non : être capable de l’atteindre soi-même. A l’aide de la réflexion, de la pratique des rituels, il s’agit d’émerger du désordre, du chaos intérieur pour accéder à l’ordre, à l’équilibre, à l’Unité, à l’harmonie intérieure. Pour ce faire, il faut accepter d’entreprendre une véritable descente en soi, prendre conscience de ses imperfections et lutter pour les abolir.

Pour revenir au Temple Maçonnique et à nos Rituels, voyez comme un temple bien dressé et un rituel bien fait, avec amour et chaleur, réchauffent l’âme et font passer le courant lors de nos cérémonies. Aussi importante est l’harmonie entre frères. Celle-ci est créée d’un côté, très naturellement, par les rituels et l’habitude que nous avons les uns des autres, qui nous permet d’ajuster nos propres différences dans le sens du bien commun. Elle est créée aussi par l’usage de la fonction clé, l’intelligence, du coeur et de l’âme, qui nous permet de nous adapter les uns aux autres, de nous pardonner nos petites erreurs, de voir les qualités de chacun mais sans méconnaître ses défauts. C’est à ce prix que nos regards pourront s’élever ensemble vers les sommets.

Qu’en est-il de l’harmonie dans une Loge Maçonnique dont la finalité est la recherche de l’Unité? Comme sur le Pavé Mosaïque où le blanc a besoin du noir pour exister, comme en musique où tant de notes doivent être si différentes pour créer tant de beauté, comme en peinture où chaque couleur met en valeur sa voisine, l’harmonie ne peut exister dans ce Temple que parce que nous différons les uns des autres. Savoir donner, savoir recevoir, mais surtout savoir aimer, voilà la trinité de l’harmonie maçonnique. La Fraternité est le ciment commun de tous les Maçons du monde. Elle émane de notre chaîne d’union universelle et confortera toujours le coeur des Hommes sur cette terre. L’égrégore, que notre chaîne d’union pourra peut-être nous permettre d’atteindre, est défini par Gaetan Delaforge, comme un « esprit de groupe qui lie les membres, les harmonise, les motive et les stimule afin de réaliser les objectifs du groupe ». Il vient d’un mot de grec ancien qui signifie être éveillé, faire lever, réveiller ; Or, l’éveil n’est-il pas, dans nos Loges de Tradition, ce qui décrit le point d’orgue de la cérémonie d’initiation du profane : la Transmission de la Lumière ? C’est cette lumière qui réveille l’homme profane qui jusqu’à présent vivait tel un somnambule.

Si j’osais une analogie avec celui qui ouvre nos travaux, Saint Jean, ne pourrions-nous dire que l’éveil et l’harmonie sont comme l’alpha et l’oméga, le début et l’aboutissement de notre vie maçonnique ?

J’ai dit, Vénérable Maitre.

Initié tiens ta lampe allumée et rayonnante

La lumière est un élément essentiel de l’initiation M∴ en effet c’est ce que vient chercher en premier lieu le néophyte dans le Temple. Comment donc est appréhendée cette lumière au sein des Rites dits Égyptiens et plus particulièrement à l’intérieur des rituels de Memphis et de Misraïm ?

La lumière en fait ne quittera plus jamais l’impétrant à partir du moment où il sera introduit dans le cabinet de réflexion, même lorsqu’elle sera assombrie, cachée ou encore voilée par un bandeau ou autre….les premières lumières seront faibles, de l’unique étoile du cabinet de réflexion en passant par celles éclairant très faiblement le M∴châtié, jusqu’au fulgurant éclat de l’étoile lorsque le nouvel Initié recevra la dite lumière lors du retrait de son bandeau, d’ailleurs est-il certain qu’il puisse l’apercevoir véritablement à ce moment précis ?

Cette lumière sera permanente sur son chemin, il ne se déplacera plus qu’accompagné par elle, toujours présente face à lui dans nos rituels et nos temples égyptiens aussi bien à l’Or∴ qu’à l’Occ∴selon le degré et la situation, elle restera comme un guide inaltérable.

Dans le rituel d’initiation au 1er degré il est dit :

« Il est une Force qui ne cesse de pénétrer tout ce qui vit et par laquelle toute lumière trouve l’aliment qui lui est propre »

L’Homme est ainsi vu comme une lumière allant chercher dans la force cosmique ou universelle l’aliment qui lui sera nécessaire à sa propre construction et vivification, et inversement La Lumière peut trouver en chaque Être Humain le socle de sa propre manifestation.

Le M∴égyptien est donc amené à s’interroger à la fois sur la nature de la lumière mais aussi sur la force qui va le vivifier, certaines traditions anciennes le résument par cet adage

NIL SINE DEO

On nous y parle alors de Nom-Force d’où surgiront les 4 Mondes de la Philosophia Sacra de R. Fludd, à savoir :

Émanation, Création, Formation, Fabrication

C’est donc par l’acquisition de cette Force primordiale que l’Initié qui a reçu la Lumière pourrait rayonner et pour le Comp∴à qui on a confié un viatique et un bâton de noyer aux couleurs du Rite, non pas comme une arme de défense et encore moins d’attaque, comme il est généralement compris en première instance, mais comme la manifestation d’une Mémoire qu’il devra enrichir tout au long de ses voyages, mémoire qu’il viendra partager à son retour au sein de sa Loge.

Dans le rituel d’ouverture au 2ième degré il est dit aussi :

« C’est de la Lumière ET de la Vie qu’est né l’Homme, c’est à l’Orient que naît la Lumière et que se trouve le berceau de notre initiation [-] et souvenez-vous que le Dieu Suprême est la Lumière de la Vie »

Cette phrase mène tout droit à s’interroger sur ce que le SSTIVE a énoncé comme étant les 3 Nobles Questions, celles sur lesquelles l’Homme s’interroge depuis qu’il a regardé les étoiles… questions que l’on retrouve aussi sous une forme différente mais auxquelles il est demandé à l’impétrant de répondre dans son testament philosophique au coeur du cabinet de réflexion, à savoir

– L’Homme et son Origine

– L’Homme et son rôle dans l’Univers, s’il en a un à jouer ne serait-ce que comme

témoin de la Nature et de ses Lois

– L’Homme et la Mort

L’important étant alors pour l’App∴ devenu Comp∴ de trouver les éléments nécessaires à la construction de sa future pensée et comment ainsi il pourra la faire rayonner.

C’est de la Lumière ET de la Vie qu’est né l’Homme

Pose la question de son Origine, de sa véritable nature et de son essence même.

Ici la conjonction ET indique que l’Homme pourrait en avoir 2 et non pas une seule et que pour devenir un Être complet il devra réintégrer ses 2 parts de lui-même : Matière et Esprit, aujourd’hui certaines théories nous parlent d’Holomatière au sens d’holistique, i.e. considérant l’ensemble et non plus portant un regard purement mécaniste sur la Nature, regard nous venant des anciennes philosophies, je vous renvoie ici à E. Ransford

La lumière peut découper la matière en particules de plus en plus infinitésimales, être aussi agent de rassemblement et de transformation, mais pour la comprendre dans son essence même il nous faut revenir à sa globalité.

La 1ère question du testament philosophique nous parle d’une « Intelligence dont la lumière élémentaire est probablement la 1ère manifestation tangible ET l’agent créateur et organisateur de la Matière Universelle »

Dans notre Temple égyptien la Lumière Zénithale, vient se refléter sur la lumière permanente présente sur l’autel du centre du Naos, révélant les 3 joyaux, puis venant agir sur les éléments de vie présents au Nadir (le cabinet de réflexion où l’on trouve : sel, eau, soufre, mercure et feu entre autre). Serait-ce donc de cette Lumière qu’est né L’Homme capable d’expérimenter et de travailler avec les outils de l’autel du travail du degré de Comp∴ ?

C’est à l’Orient que naît la lumière

Quelle différence peut-il bien exister entre la lumière qui engendre l’Homme par la vie et La Lumière de la Vie ? La lumière peut-elle véritablement naître à l’Or∴en dehors de l’illusion liée à l’apparition de l’astre du matin, en effet existe-t-il dans l’Univers, de manière absolue une quelconque possibilité d’orientation ? Elle ne peut être en effet que relative, ni gauche ni droite ni haut ni bas…qui sait ni noir ni blanc, la dualité du Monde serait-elle donc relative ? Tout ce qui est décrit par l’Homme comme paire, polarité, parèdre ne se retrouverait-il donc pas dans une seule et même Lumière, celle de la Vie, celle du Dieu Suprême selon certains de nos écrits ?

Dans quel autre symbole maçonnique peut-on encore trouver la lumière et la vie assemblées ? si ce n’est au coeur de l’Etoile mystérieuse, l’Etoile flamboyante qui suivra le M∴ tout au long de son parcours symbolique…et peut-être même philosophique… Nous la retrouvons encore sur le dessus de la pierre angulaire spécifique de certains rituels du Rite de Memphis, d’abord lors de l’augmentation de salaire, cette pierre représente le legs des anciens cherchants, sur leur compréhension des arcanes de l’Univers à la fois manifesté et invisible, comme une méthode de lecture et de décryptage pour les plus jeunes.

La lumière en effet ne permet-elle pas La Transmission qui devrait être le seul ou en tout cas le principal objectif du M∴ ? La transmission aux jeunes générations, car comme le dit encore un grand Initié, j’ai nommé Goethe :

« Il n’y a que l’Eternel Nouveau qui se forme des éléments amplifiés de l’ancien [-] pour arriver à de nouvelles et meilleures créations »

Il est encore suggéré par la tradition hermétique agissant au niveau de l’Univers, qu’elle possède une action sur la matière, manifestations vitales en présence, dans le but de l’équilibre au mieux du plan universel et de diverses finalités et que donc ici se trouve le berceau de notre initiation.

L’oeuvre symbolique du travail maçonnique n’est-elle pas représentée par la délivrance de l’Esprit qui commencera sa longue marche vers la liberté pour achever son oeuvre propre, transmettant à son tour le savoir de la véritable Connaissance.

Isis ne dit-elle pas : « Le fruit que j’ai généré est le Soleil » désignant ainsi l’Horus dont un autre nom est Horakhti,

Alors si l’App∴naît à la lumière, que le Comp∴s’embrase à la découverte de l’étoile mystérieuse et de la pierre angulaire, qu’adviendra-t-il du M∴dans le cycle cosmique de la Lumière ?

« Comp∴ tiens ta Lampe allumée et rayonnante » !

J’ai dit

M.M.

V:. M:.,

M:.M:.T:.T:.C:.C:.S:.S:., M:.M:.T:.T:.C:.C:.F:.F:. en vos grades et qualités.

Mon travail porte sur la lumière, l’harmonie et l’amour et plus particulièrement sur les agapes. Il semble plutôt absurde au premier abord, de rapprocher la spiritualité et le fait de se nourrir. Le repas, pris en commun est un rituel universel. C’est même une tradition que nous pouvons déjà observé chez les premiers chrétiens. Spicq nous explique: “ils se saluent les uns les autres en s’embrassant amoureusement; d’autre part, ils se réunissent pour manger ensemble autour d’une table commune, où ils prennent conscience de leur fraternité. Parce que la charité qui inspire cette réunion et cette communion, ces repas sont appelés agapes”. Les aliments des adeptes de Mithra étaient le pain et le vin, tout comme les premiers chrétiens et nous aussi Franc-Maçon. Les agapes se doivent être la continuité du travail en loge.

Rappelons-le, “agapé” c’est l’affection pour son prochain, l’amour qui nous unit. Montrer de l’affection et accueillir. C’est un véritable moment de fraternité et de convivialité. “Elle s’enracine très avant dans le coeur, c’est une pure et très spirituelle volonté de bien” nous explique Spicq. C’est une force jaillissante.

Nous avons le devoir de partager notre repas et de rompre le pain ensemble, non seulement pour perpétuer la tradition mais aussi pour nous unir davantage. C’est un amour sacré, mystérieux, qui nous grandit et qui nous dépasse.

La franc-maçonnerie a commencé dans une taverne, “l’oie et le grill”. Ce repas est donc une tradition séculaire mais aussi militaire d’où le nom de nos ustensiles et expressions: “canon”, “chargé”, “aligner les colonnes”. Nous pouvons “jouir d’innocents plaisirs” -nous conseille les constitutions d’anderson- mais “sans excès” et ne pas boire plus qu’il ne faut. Qu’importe que la discussion soit musclée et que l’expression soit franche. Que d’aucuns soient bavards ou silencieux. L’essentiel est que nous nous respectons et que nous nous aimons. Les conversations doivent être aisées et libres car cela détruirait notre harmonie.

Parlons-en, justement.

L’harmonie c’est joindre et nouer des liens. C’est une communion des coeurs. Les agapes sont pour moi une façon de vivre une symphonie à table: de mot, de bruit et de geste dont la cadence est la prise de parole. Ce qui fait la musique c’est nous. Notre entente: l’harmonie et la portée: notre amour. Cet égrégore ne peut se manifester que, grâce au partage et à la complicité. Chaque soeur et chaque frère qui manque aux agapes est une note de musique en moins à notre gamme. Une personnalité qui fait défaut, une âme en moins. Chaque agape permet de mieux nous connaître. Cela se fait progressivement de sorte que chacun trouve sa place. Sans différences il n’y a pas d’harmonie. Selon Ovide, dans les métamorphose Harmonie est la fille de Mars et Vénus. Quoi de plus contradictoire et passionnel que cet amour ? La beauté et la guerre. Les agapes sont faits pour joindre les contradictions. Accorder nos personnalités pour être à l’unisson.

La richesse du banquet n’est pas la nourriture mais notre union. Le liant ultime. Ce qui permet d’unir nos âmes autour d’un événement chaleureux et convivial de sorte de ne faire qu’un. De nous souder les uns les autres après nos travaux en loge. Nous portons des santés à nos frères et soeurs aimés, absents ou présents. Nous célébrons notre amour. Nous fractionnons le pain pour symboliser notre partage fraternel. C’est une exhortation à aimer son prochain jusqu’à son ennemi. Rappelons-nous ce passage lors de notre initiation: “Vous n’apercevez que des Frères et Soeurs formant une Chaîne qui symbolise l’union de tous les Francs-Maçons répandus sur la surface de la terre. Regardez et, si vous apercevez quelque ennemi parmi nous, exécutez votre promesse.” Nous avons juré de nous reconnaître en tant que soeur et frères quelque soit notre animosité. Ce n’est pas à géométrie variable.

L’amour est le centre de notre union. L’étincelle de chacun d’entre nous, la lumière de l’Homme. L’agapé est la faculté spirituelle la plus haute. Qui nous permet d’être en contact avec les sphère supérieures. Ceci n’est pas possible sans harmonie, amour et lumière. C’est une grâce qui nous ait offert, profitons-en !

Comment imaginer une maçonnerie sans agapes ? Que dire de tous ces souvenirs, de tout ce que l’on a partagé et de tous ces moments passés ensemble. De tout ce que nous célébrerons à l’avenir, de ce que nous acclamerons. Des rires que nous partagerons et de la joie d’être ensemble. Des soeurs et des frères passés à l’orient éternel qui nous accompagne encore et qui nous accompagnerons toujours.

“Le seul but de l’existence humaine est d’allumer une lumière dans l’obscurité de l’être.” nous dit Jung. Nous avons une chance inouïe de pouvoir allumer une lumière lors de nos agapes. Alors faisons-le ! Notre fraternité est enrichie par tout ce qui nous éclaire.

V:.M:., j’ai dit Nicolas