Très chers tous, mes BAS, mes BAF en vos degrés et qualités.
19 juin 2017 jour de mes 40 ans, les frères de Colonne des Nautes me confiaient la destinée et la direction de notre atelier. Le 31 mai 2017 prochain, mon successeur sera installé dans la chaire du roi Salomon.
Après quatre années à la barre de notre petite expédition philosophique, « Place aux jeunes ou aux moins jeunes ».
L’an prochain, à cette même période, un autre que moi aura, je l’espère, la grande joie et l’immense bonheur et privilège de célébrer avec vous toutes et tous ce traditionnel rendez-vous de décembre.
Rendez-vous, que dis-je, ce privilège ! Et oui en ces temps troublés et en ce monde qui fonce à 100 à l’heure, il est vrai que cela est un privilège que nous avons toutes et tous, nous autres, initiés de nous réunir et prendre le temps ensemble de spéculer. Qu’y a t’il de plus beau que de spéculer dans la joie et l’union fraternelle qui dépasse les clivages et les guerres de clochers que nous tous initiés nous avons connus un jour ou connaissons.
Comme le dit le sage, vous avez été initié, vous êtes donc mis sur le chemin, mais quel chemin ?
Si mon chemin a commencé en novembre 2009 dans un lieu tout à fait particulier, puisqu’il s’agissait d’un garage automobile transformé pour la circonstance en lieu très à couvert, très éclairé ou règne la paix, la joie, l’harmonie et la concorde ! comme nous le rappelle le rituel.
Je ne puis oublier non plus, les visages, les noms de ceux qui ont oeuvré ce soir pluvieux et glacial de novembre, de celui qui m’a donné la lumière, de celui qui m’a coopté, de celui qui a été la main secourable de la cérémonie. Aujourd’hui deux d’entre eux se trouvent parmi nous, un autre a rejoint l’orient éternel et certains autres ont suivi un trajet différent du mien, mais tous nous sommes sur le même grand et unique chemin initiatique.
il y a 8 ans, je revêtais le plus luxueux et le plus beau des tabliers qu’un initié puisse avoir, mais bizarrerie de la vie ou clin d’oeil à ma future histoire, j’ai dû prendre très vite le poste de couvreur dans ma Loge mère et oui, voila la vie des jeunes petites loges en construction.
Quelques années plus tard je devenais à mon tour la main secourable d’un soir d’initiation, le présentateur et parrain d’un futur initié, le maillet instructeur des uns ou des autres.
Plus tard, j’avais la lourde charge et le devoir à mon tour de donner la lumière, de montrer le chemin à beaucoup d’entre vous présents ici ce soir ! pour d’autres de vous passer compagnons ou de vous élever au sublime grade des maîtres. Je me souviens comme si cela était hier de toutes vos cérémonies et des circonstances dans lesquelles elles se sont déroulées.
Celui à qui j’ai succédé est ici ce soir, et il m’avait dit en ces temps lointains : « Tu es le mieux préparé à la fonction et à la charge qui incombe à un vénérable. Tu verras l’aventure est belle ».
Mon parrain lui, m’avait dit « Entre dans la peau du personnage, prend conscience de la charge et de l’importance de la mission qui t’attend car tu auras quoi qu’il arrive des décisions à prendre, des choix importants à faire pour le bien de tous ».
Le premier avait une vision idyllique de la fonction qu’il a occupée, le second plus expert et bien plus aguerri en la matière ne croyait pas si bien dire… deux voix différentes pour décrire la même fonction, c’est aussi cela le cheminement initiatique.
Tout comme en politique après une élection présidentielle, il y a l’euphorie de l’état de grâce et l’état de grâce ne dure pas très longtemps. Je n’ai pas été épargné par cette tradition car, deux jours après mon élection, un grand nombre d’entre nous « Compagnons d’aventure, nous autres Nautes », nous larguions les amarres et reprenions les commandes de notre modeste et fragile embarcation pour voguer paisiblement vers un nouvel horizon. Nous avons navigué en eau libre presque une année durant et depuis quelque temps, nous avons amarré notre petite embarcation sur une nouvelle berge. De nouveaux compagnons de voyage sont arrivés et ont pris place à bord.
Certains diront « Heureux qui comme Ulysse a fait un bon voyage ». Moi je vous dirais « Heureux qui comme le bientôt passé maître a fait un long, un beau et un bon voyage ».
J’ai beaucoup voyagé avec vous tous et vous toutes, tant en esprit qu’en pratique, j’ai fait de très belles rencontres tant philosophiques que réelles ici et sur d’autres chantiers. Je vous remercie de m’avoir suivi dans ces nombreuses aventures, d’avoir été l’escale ou l’étape sur ma longue route de pèlerin et sur mon chemin initiatique qui va continuer autrement.
Quatre tenues inter obédientielles plus tard, nous célébrons aujourd’hui ensemble les 300 ans d’une grande Dame qui a su croître et prospérer.
Prospérer oui, mais pas sans peine, l’embarcation a bien failli couler et sombrer à de multiples reprises mais cela aurait été sans compter sur la lumière éternelle des phares de notre civilisation actuelle et future que sont les initiés.
Aujourd’hui, si je devais résumer en quelques mots ce que mes fonctions m’ont apporté toutes ces années, je vous dirais » relisez le livret souvenir de la Saint-Jean d’Hiver 2017 « . Tout y est dit.
A la TIO de décembre 2016, notre RF conseiller fédéral ici présent disait dans son mot de remerciement : » Vénérable Maître le temps est bientôt venu pour vous de préparer la transition « . La transition est aujourd’hui assurée et le sablier de mon Vénéralat est presque vide. Dans 5 tenues, les derniers grains de sable tomberont, il faudra penser à le retourner pour un temps nouveau.
Au moment où nous allons nous réjouir ensemble et fêter la fin 2017 et le renouveau 2018, ayons toutes et tous une pensée pour nos absents de ce soir. Et tout à l’heure nous porterons une santé en leur honneur ou à leur mémoire.
J’ai dit – Yannick
A.L.G.D.G.A.D.L.U.
Vénérable Maître en chaire, Dignitaires et vénérables maîtres qui décorez l’Orient et vous tous mes Frères et soeurs, en vos degrés et qualités
L’ENGAGEMENT MACONNIQUE
Pascal Berjot, Grand Maître de la GLTSO proclame dans la page de bienvenue du site de l’obédience à la fin de sa brève présentation: « Il faut savoir qu’avant tout la maçonnerie se vit, qu’elle est, surtout, un engagement et une manière d’être au monde ».
Notons d’emblée que le terme d’engagement est mentionné en premier lieu.
Par définition, l’engagement est » l’action de se lier par une promesse ou une convention » (petit Robert).
Dans la cérémonie d’initiation, j’ai relevé que c’est à quatre reprises que le Vénérable Maître cherche à s’assurer de la solidité de l’engagement du profane qui a frappé à la porte du temple. Ce profane proclame alors en son âme et conscience sa volonté ferme de se lier à l’Ordre maçonnique. Son engagement implique sérieux, persévérance, fidélité. Plus concrètement, il se concrétisera par le respect de la loi du silence, la solidarité avec les membres de sa loge, ceux de l’obédience et par-delà avec tous les maçons, par l’assiduité aux tenues et par l’effort constant de perfectionnement moral et intellectuel.
Je me propose à présent d’examiner plus avant cette notion d’engagement; il s’agit d’un acte solennel, impliquant la totalité de l’être, d une grande portée morale et s’effectuant dans « la crainte et le tremblement » pour reprendre l’expression de Kierkegaard. Autrement dit, l’engagement est porteur d une grande valeur existentielle.
En m’engageant devant mes futurs Frères, devant mes futurs soeurs, je sais et je sens que j’ai pris une décision grave. or cet adjectif « grave » vient du latin » gravis » qui signifie » lourd « ; comment ne pas penser à cette » insoutenable légèreté de l’être » dont parle Kundera qui, du coup, deviendrait soutenable et même annihilée.
En effet, en m’engageant, dans un moment d’une rare prégnance, je m’inscris dans une communauté humaine mais encore je convoque les trois axes du temps : mon passé sur lequel j’étaye ma proclamation, le présent de l instant que je vis avec l intensité que traduit bien le titre du roman de Peter Handke » l’heure de la sensation vraie « , enfin l’avenir que je contribue à construire. Mon engagement est en effet un acte me projetant dans le futur ; l homme est un être de projet : selon Sartre l’Homme est lui-même projet.
Cela étant, on a le droit de trouver cette décision difficile et nous savons tous qu’il n’est pas aisé d’entrer en maçonnerie et qu’il n’est pas aisé de se plier à la discipline qu’il nous est demandé de respecter.
Ce d’autant plus que notre temps se caractérise par le zapping qui ne consiste pas seulement à jouer de la télécommande pour passer d une chaîne de télé à l’autre ; il devient banal de remplacer rapidement nos biens de consommation, de quitter son lieu de résidence, son pays, voire de changer de partenaire selon l’humeur du moment.
On pourrait légitimement considérer l’engagement maçonnique comme une tâche ardue venant encore compliquer une vie déjà problématique et semée de toutes sortes d’embûches.
Certes mais la difficulté de cet engagement a sa contrepartie. Devenus maçons après avoir accepté ce qui apparaît comme autant de contraintes, nous aurons alors l’honneur d’appartenir à une histoire, à une communauté d’hommes et de femmes libres à une communauté «d’initiés» ouverts, divers par leurs origines, leurs formations, leurs cultures. Qui plus est, cette communauté par son ancienneté (au moins trois siècles) et son universalité transcende nos personnes en nous élevant et en nous délivrant, comme dit le sociologue Alain Ehrenberg, de la » fatigue d’être soi « … elle nous transforme dans notre être même.
Grâce à cette communauté et aux frères et soeurs qui la font vivre, il nous est permis d’espérer sur le dur chemin du savoir et de la sagesse, de partager amitié et amour, de continuer une noble Tradition que chacun d’entre nous enrichira avec ses moyens propres, apportant de la sorte sa pierre dans la construction continue de l’édifice.
L’engagement maçonnique loin de nous lier ; on l’a vu, nous libère ; il nous ouvre un chemin qui par-delà les ténèbres nous conduit à la lumière.
Et cette lumière tant espérée, suprême paradoxe, ne fait pas disparaître par je ne sais quel enchantement ce profond mystère de la vie mais l’éclaire, nous le faisant apparaître dans sa vraie grandeur et sous un jour unique.
Vénérable Maître, Mes Frères Mes Soeurs, Chers Tous
J’ai dit.
JLC le 09/11/17
Le fils à plomb
« Perpendiculum » en latin signifie (fil à plomb). Lorsque l’on suspend cette masse de plomb ou d’un autre métal, le bronze par exemple, et le tenant par le fil à son autre extrémité, la masse métallique, par la force de l’attraction terrestre, nous indique la direction du centre de la Terre. Ce phénomène physique permit jadis aux bâtisseurs de cathédrales, de vérifier si les murs et les colonnes en construction s’élevaient bien droits. Cet instrument, devait empêcher toutes inclinaisons, toutes déviations, qui auraient conduit à un échec dans l’édification de ces édifices religieux. Le Fil à Plomb a de plus un autre usage symboliquement très intéressant. Il permet de descendre un aplomb, c’est-à-dire de trouver le point exactement à la verticale d’un point pris comme référence. C’est ainsi que l’on peut déterminer par exemple sur le sol d’une cathédrale le point correspondant au centre de la clef de voûte et c’est là que le fil à plomb est l’outil important pour ne pas dire primordial pour l’apprenti.
Dès les premières minutes de l’initiation le mot v i t r i o l est le mot le plus Visible du cabinet de réflexion, ce qui veut dire : « Visite l’intérieur de la Terre, en rectifiant tu découvriras la Pierre Cachée. » Là est le vrai sens de l’utilité du fil à plomb avant de rectifier, il faut trouver.
Suspendu pour certain au centre du temple, il est devant nos yeux en permanence, il orne le sautoir du deuxième surveillant en charge de la surveillance et de l’éveil des apprentis. Il a souvent guidé ma pensée, qui cheminant à partir du poids remontant le long du fil, m’aide à m’élever vers cette voûte étoilée, qui constitue le plafond de notre temple, m’aidant dans mes réflexions. Cela est une des possibilités de ce fil à plomb a un autre degré, relié la terre et le ciel, dans une perpendiculaire parfaite, à d’autres degrés le fils a plomb a d’autres utilités dans la reconstruction ou l’élévation Spirituelle.
Pour le travail d’apprenti il nous est demandé de trouver cette pierre contenue dans la maxime v.i.t.r.i.o.l et quoi de mieux que pour descendre au coeur de cette terre qui est « nous » que le fil à plomb, quoi de mieux que cette outil, symbole de la verticalité et de la droiture, pour descendre au centre de cette clé de voûte pour faire cette introspective cette recherche du être et non du paraître, ne pas avoir peur d’explorer les ombres et les recoins cachés de son âme et de son coeur et faire un état des lieux de notre temple, faire le point sur notre attente de la franc maçonnerie après notre initiation, dans les semaines ou les mois qui suivent, de voir si nous sommes à notre place parmi les frères ou les soeurs qui nous entourent, parmi les valeurs présentes dans l’harmonie de la loge. Enfin pour citer Claude Darche en l’honneur de vous toutes mes soeurs réunies ce soir avec nous « le tout jeune apprenti n’est pas là pour accumuler des connaissances, se remplir de citations et de pensées produites par autrui, si bon maçon soit-il. Il est en Maçonnerie, il a été initié pour trouver par lui-même et en lui-même la signification des symboles »
J’ai dit vénérable Maître
La Règle
Comme nous sommes au grade d’apprenti, je pense que mon Filleul a voulu préserver mes forces.
En effet dans le rituel d’initiation d’un profane le symbolisme de la Règle n’apparaît qu’au moment où le Néophyte a revêtu le tablier d’apprenti et juste avant qu’il soit proclamé frère de la Respectable LOGE. Il est demandé par le VM au frère Expert de lui présenter les outils nécessaires pour travailler. Le rituel dit : La règle à 24 divisions symbolise la journée du franc-maçon dont toutes les heures doivent être utilement employées. A ce stade du chemin initiatique la Règle ne représente que les 24 heures du jour : six heures pour travailler, six heures pour servir Dieu et six heures pour servir un ami ou un frère autant qu’il lui est possible sauf à son détriment ou celui de sa famille, six heures pour dormir.
Depuis la nuit des temps l’humanité a cherché à se situer dans l’espace temps et à trouver sa place dans l’univers cosmique qu’il entrevoyait.
Pour les marins la journée est divisée en 6 quarts par tranche de 24 heures. Les équipages sont répartis en 2/4, ceux de bâbord les bâbordais et ceux de tribord les tribordais sous la direction du chef de bordée ou chef de quart. En repos le marin est quart en bas.
Dans las abbayes Cisterciennes la journée des moines c’est la liturgie des heures qui huit fois par jour rassemble la communauté pour prier. La journée commence à la huitième heure de la nuit avec les vigiles matines et se termine après le repas par les complies qui précédent le grand silence de la nuit.
Enfin dans l’apocalypse la règle de l’Ange est un roseau d’or qui symbolise la parfaite mesure de l’homme régénéré, qui est la mesure ou la norme de l’univers.
Laissons le temps aux apprentis de découvrir tout au long de leur chemin initiatique les autres significations de la Règle.
J’ai dit, le 5/12/2017.
Liberté, Liberté chérie
Sixième couplet de notre Hymne nationale, mais pas seulement.
Cela fait écho à une période noire de notre ADN maçonnique.
Le chant des marais (traduit du borgermolied crée en 1933 par les prisonniers politiques Allemands) que vous venez d’entendre rappel ces trois mots.
Liberté, Liberté chérie, c’est l’horreur et l’espérance, c’est l’histoire de ceux qui sont restés fidèles à leur serment d’initié jusqu’à la mort. Point de parjure pour eux ! Point de film propagandiste du régime de vichy et de l’occupant pour eux. Résistance, Force, Courage, Vigilance, Espérance ont été leurs actes de foi maçonnique.
Liberté, liberté chérie, est le récit d’un « voyage initiatique macabre » à 7 que nos frères Franz, Guy, Joseph, Amédée, jean, Henry, Luc, Fernand n’ont jamais librement consenti de faire. Beaucoup n’en sont jamais revenus comme des milliers d’autres.
Mes très chers frères et soeurs, écoutons les murmures des vents et des saisons de l’histoire qui s’invitent ici en cet instant particulier. Il y a trois-cent ans, en 1717 dans l’arrière-boutique d’une auberge, nos prédécesseurs jetaient, que dis-je, posaient la « pierre angulaire symbolique » d’une structure qui ne cessa de s’enrichir avec le siècle des lumières et par la suite se structurant de siècle en siècle. Nos paires à la genèse de cette histoire n’avaient formulé que le souhait de se réunir de nouveau l’année suivante. Après les automnes des excommunications de la toute puissante et bienveillante église, 230 années plus tard, la peste brune et noire a souhaité remettre l’humanité toute entière dans l’obscurité et la servitude. N’oublions jamais que les lois antimaçonniques ont devancé les lois raciales promulguées par un certain Philippe Pétain. Même lois battues en brèche par un certain Charles de Gaules dans un de ses nombreux appels à la résistance nationale.
Liberté chérie, est l’histoire d’une loge, pas d’orient et de grande lumière pour cette dernière, son orient c’est en enfer qu’il se trouve !
C’est un camp de la mort lente.
Pas de chambres à gaz à Esterwegen, mais un camp de concentration, isolé en territoire allemand, en Basse-Saxe, où s’entassent les prisonniers classés « NN », des déportés condamnés à » disparaître dans la nuit et le brouillard » (d’où l’appellation Nacht und Nebel) dans un isolement total.
Tout contact avec l’extérieur leur est interdit et toute trace de leur destin doit être effacée : personne ne doit jamais savoir ce qu’ils sont devenus et les tombes ne portent pas les noms des défunts. » Régulièrement, des camarades étaient emmenés pour être jugés. On ne les revit plus « .
En mai 1943, dans la sordide baraque n°6, une centaine d’hommes sont reclus sur 500 mètres carrés. Parmi eux, les fondateurs de la future loge Liberté Chérie. Ils sont quatre : arrêtés quelques mois plus tôt par la Gestapo pour espionnage et aide à l’ennemi. Avant Esterwegen, ils sont passés par une prison de Bochum, dans la Ruhr. Franz R, 35 ans, pharmacien, Jean S, 46 ans, représentant de commerce, et Guy H, 40 ans, avocat, trois » frères » bruxellois, tous initiés aux Amis Philanthropes et résistants actifs.
S’y trouve également Paul Hanson, magistrat liégeois, 54 ans, initié devant les frères de la loge Hiram, lui aussi au service de la Résistance. » Ils n’ont guère tâtonné pour se reconnaître et s’assurer que cette appartenance ne faisait aucun doute » expliquera un survivant. Les quatre maîtres maçons se regroupent ainsi à une même table, la 3.
Au bloc 6, au fond du dortoir, chaque dimanche matin, les catholiques – largement majoritaires – célèbrent clandestinement la messe. Durant l’office, les non-catholiques et les non-croyants, beaucoup moins nombreux, servent de paravent et font le guet. Ils se tiennent près de la fenêtre pour signaler l’arrivée éventuelle d’un geôlier tandis que d’autres assurent la garde près de la porte d’entrée. En cas d’alerte, l’un des surveillants crie » 22 » c’est le sobriquet du gardien. La messe est alors interrompue et tout le monde vaque à ses occupations. » Grâce à la messe, un premier tri s’était déjà opéré parmi les prisonniers. Et dans le petit groupe de non-croyants, au bout d’un certain nombre de semaines, les francs-maçons ont eu l’occasion de se reconnaître plus aisément… « , relate Fernand E, seul initié de la loge Liberté Chérie. Alors que le dimanche matin les catholiques sont à l’office, les frères en profitent pour se réunir à l’abri des regards dans le séjour. Ils créent ainsi un » cercle fraternel « . Après le printemps 1943, les arrivées se succèdent à Esterwegen, essentiellement de Belgique – 80 % des déportés sont Belges, auxquels s’ajoutent des Français et quelques Néerlandais. A l’automne, aux quatre frères se joint Luc S, 40 ans, journaliste, juif, communiste et initié à la loge bruxelloise Action et Solidarité. Il est bien connu dans les milieux maçons, puisqu’il occupe une position dans la hiérarchie du Grand Orient de Belgique. A la baraque, il s’installe tout naturellement à la table 3. Joseph D, 39 ans, médecin, membre de la loge verviétoise Le Travail,
arrive avec un groupe de l’Armée secrète, mouvement armé de la Résistance intérieure belge. Lui, reste très discret : ses compagnons ignorent qu’il est maçon. Mais de temps en temps, quand ses camarades sont à la messe, il quitte sa table pour participer à une réunion avec ses frères. Un septième maçon arrive enfin au bloc 6 : Amédée Miclotte, 41 ans, professeur de philosophie, arrêté pour espionnage.
A l’intérieur du baraquement, ils sont donc sept maîtres. Le nombre qui permet de transformer le cercle fraternel en une loge » juste et parfaite « . C’est Luc Somerhausen qui connaît le mieux la procédure à suivre.
Il rédige donc, dans le plus grand secret, les statuts (très simplifiés) et choisit le nom de Liberté Chérie. La cérémonie d’ouverture a lieu dans le « séjour », fin novembre 1943. Paul Hanson est élu vénérable maître.
» Les catholiques étaient au courant que les non-croyants organisaient des réunions entre eux pendant la messe. Mais les non-croyants qui restaient présents dans le séjour pendant que les francs-maçons y étaient en travaux ne savaient pas qu’une loge avait été créée « , Le dimanche matin, tandis que les catholiques se réunissaient au fond du dortoir pour la messe avec les deux prêtres déportés, les frères réunissaient la loge dans l’autre pièce du baraquement « numéro 6 », autour d’une table qui était habituellement utilisée pour le tri des cartouches. Les déportés non catholiques et non maçons assuraient le guet à l’entrée de la baraque.
Le baraquement « numéro 6 » était occupé par des prisonniers « nuit et brouillard » (Nacht und Nebel) étrangers (environ 85 % de Belges, 10 % de Français du Nord-Pas-de-Calais, etc).
Les camps d’Emslandlager étaient un ensemble de quinze camps établis près de la frontière avec les Pays-Bas et étaient administrés depuis Papenburg.
Luc Somerhausen décrivit l’initiation d’Erauw et les autres cérémonies comme étant des plus simples. Ces cérémonies eurent lieu à l’une des tables au moyen d’un rituel extrêmement simplifié dont toutes les composantes furent expliquées au candidat afin que, par la suite, il puisse participer aux travaux de la loge. Elles furent protégées des regards des autres prisonniers et des surveillants par les quelques non-catholiques et non maçons qui étaient déportés dans le même baraquement.
Il y avait plus d’une centaine de prisonniers dans le baraquement « numéro 6 », où ils étaient enfermés pratiquement 24 heures sur 24, n’ayant le droit de sortir qu’une demi-heure par jour, sous surveillance. Pendant toute la journée les prisonniers triaient des cartouches et des pièces de radio. Les prisonniers politiques ou de droit commun allemands de l’autre moitié du camp étaient contraints de travailler dans des conditions effroyables dans les carrières de tourbe des environs. L’alimentation était si pauvre que les prisonniers perdaient en moyenne 4 kg chaque mois.
Après la première tenue d’installation de la loge, d’autres réunions thématiques furent organisées. L’une d’entre elles fut dédiée au symbole du Grand Architecte de l’Univers, une autre à l’avenir de la Belgique et une autre à la place des femmes dans la franc-maçonnerie. S et E et le docteur D survécurent à la détention et la loge cessa ses travaux au printemps 1944 au moment du transfert de tous les prisonniers Nacht und Nebel vers d’autres camps plus au centre de l’Allemagne.
La respectable loge « Liberté chérie » est immatriculée sous le numéro 29bis au Grand Orient de Belgique.
Nuit et brouillard
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas de distiller l’espoir
Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D’autres ne priaient pas, mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n’arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d’oublier, étonnés qu’à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m’arrêter ?
L’ombre s’est faite humaine, aujourd’hui c’est l’été
Je twisterais les mots s’il fallait les twister
Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
◊
FORCE FOI ET CATHÉDRALES
LA FORCE DE LA FOI ET LES CATHÉDRALES
SE SITUENT ON LE SAIT À L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE.
LÀ OÙ LES CONSTRUCTIONS SE FAISAIENT À MAINS D’HOMMES,
POUR ÉLEVER LES COEURS DE QUALITÉ EN SOMME.
ET LES TAILLEURS DE PIERRES OEUVRANT AVEC ARDEUR,
ET FIERS DE LEURS TRAVAUX, TEMPÉRANT LEUR LABEUR,
CONSTAMMENT MÉDITANT SUR LE POIDS ET LA FORME
APPOSÉS AU FRONTON D’UN TEMPLE COMMUNION D’HOMMES.
ÉLEVANT DANS LES CIEUX, L’AMOUR DE LEUR PROCHAIN,
ASSOCIANT DE LEUR MIEUX AINSI TOUS LES DESSEINS,
DE LEUR DIEU, ARCHITECTE
DE L’UNIVERS AVEC.
BIEN LOIN DE NOUS, LES JOURS DES TRAVAUX MÉDIÉVAUX,
ET POURTANT COMME TOUJOURS, ON CONSTRUIT À NOUVEAU.
ON PARE ET L’ON RE–PARE LES TEMPLES, LES TOMBEAUX,(RE–PARE : ORNER À NOUVEAU)
OUVRIERS DE L’HONNEUR
LORSQU’EN NOUS, IL DEMEURE
CETTE PETITE VOIX NETTE,
PRÉCISANT DANS NOTRE ÊTRE
L’AMOUR DE NOTRE DIEU, ET NOTRE DEVOIR D’ÊTRE
«ÊTRE» DE FORCE, DE FOI, ASSOCIANT UN BIEN–ÊTRE
AUSSI PRÉCISÉMENT QUE SE PEUT FAIRE…. PEUT–ÊTRE… ?
P.B.
CALME DU SILENCE…
…ET LE CALME EST UN REPOS, QUELQUE CHOSE DE DOUX, QUELQUE CHOSE DE CHAUD,
QUI NE VENANT D’AUCUN COURANT N’A AUCUN LIEU DE FAIRE SEMBLANT.
ET C’EST POURQUOI, L’ON SE SENT APAISÉ DANS LA MOITEUR DE SON PAS FEUTRÉ…
ET LORSQU’INTERROMPU PAR UN BRUIT, IL N’EN DEVIENT QUE DEMI,
UNE PAUSE PAR SA PRÉSENCE, NOUS APPORTE SON SILENCE.
P.B.
L’ESPERANCE
Il était une fois en Grèce près de l’Olympe, une jeune femme qui s’appelait PANDORE (Celle qui a tous les dons). Pandore possédait la beauté, la grâce, l’habileté manuelle et la persuasion, cependant HERMES lui avait donné aussi le mensonge et la fourberie. ZEUS lui offrit un coffret et la première chose que fit Pandore fut d’ouvrir le coffret qui contenait toutes les misères du Monde qui s’échappèrent à l’exception de L’ESPERANCE qui resta dans la boite que referma Pandore…
Cette légende nous est restée. Nous pouvons choisir d’ouvrir « notre boite de Pandore, ou de la laisser fermer ».
D’après la définition traditionnellement retenue, l’Espérance est différente de l’Espoir qui est l’attente de quelque chose de précis et de définissable. L’Espoir peut porter sur des objets, des attentes ou des actions concrètes de notre vie. L’Espérance est un sentiment fait d’attente mais aussi de rêve quant à la survenance de quelque chose à venir dont nous n’avons pas circonscrit tous les aspects.
Pour nous Soeurs et Frères Francs-Maçons qui avons reçu la lumière lors de notre Initiation, l’Espérance peut exister et être un moteur d’un idéal associé à la Foi.
La Foi peut être une énergie vitale de l’Être Humain qui a conscience de sa mortalité, qui ignore l’instant de sa finitude sur terre et qui va porter tout au long de sa vie un idéal de paix, qui va rechercher le vrai, le beau, le bien, le juste, la vérité qui lui donneront le courage pour affronter les épreuves, le dépassement de la peur et des craintes mais la foi ne suffit pas car elle peut générer une force aveugle et destructrice. Il est nécessaire d’en canaliser l’énergie.
Ce sens va être l’Espérance, étoile qui guidera nos pas dans la nuit, promesse d’une prochaine aurore qui nous préservera de toute faiblesse et découragement.
L’Espérance nous rassure de la foi en l’Homme dans notre recherche de la vérité. Elle demeure le référentiel de l’action car à défaut de repère, l’action peut être vaine, voir nuisible. Cependant l’Espérance n’est pas une révélation et ne doit en rien obtempérer la lucidité et la clair voyance du regard sur la voie qui conduit à réaliser son idéal. Le sage n’est-il pas celui qui parvient à regretter un peu moins, à espérer un peu moins et à aimer un peu plus ? Notre coeur tel la boite de Pandore n’est-il pas assez grand pour contenir aussi l’espérance ?
L’Espérance ne peut être vécue individuellement que si elle a une forte portée collective et universelle. « Aime et espère pour autrui ce que tu aimes et espères pour toi-même » enseigne un Hadith. « Si tu n’as pas l’Espérance, tu es un Damné » nous rappelle Dante dans « la Divine Comédie ».
Foi. Espérance. Charité peuvent se rapprocher de la forme trinitaire Sagesse. Force et Beauté révélée aux SS et FF Apprentis francs-maçons.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm puise une partie de ses sources dans l’Ancienne Égypte qui avait pour livre sacré « Le livre de la sortie au jour » communément nommé « Livre des Morts ». Les Égyptiens avaient l’espérance en l’immortalité de l’Âme. La mort et la renaissance étaient présents dans leurs Rites. Isis sur sa barque traverse l’autre rive, Hermès conduit les défunts car l’Âme après la mort rejoint les étoiles, se fond dans l’Âme universelle qui habite le soleil. Du soleil naît l’Amour. D’Isis et d’Osiris est né Horus « la Lumière ». Le palmier d’Égypte est symbole d’Espérance. Le vert n’est-il pas la couleur de l’Espérance ? L’Acacia, l’Olivier, le Laurier sont verts et on les retrouve dans nos rituels tout au long de notre chemin initiatique.
Au Grade d’Apprenti, dès le cabinet de réflexion, tout commence et au Grade de Maître, tout commence à s’éclaircir… Mais nous ne pouvons révéler toutes nos recherches sur l’Espérance à nos SS et FF Apprentis et Compagnons présents à cette cérémonie du Solstice de la St Jean d’Hiver.
Les Nombres également nous révèlent pourquoi la Foi l’Espérance et la Charité réunis nous conduisent à l’Harmonie, l’Unité qui régit l’Univers.
« Gémissons, Gémissons, Gémissons mais Espérons ». C’est ce que nous proclamons tous et toutes lorsque l’un ou l’une de nos Frères ou Soeurs passent la porte de l’Orient Éternel. Dans tout désespoir peut rayonner l’espérance qui finira par l’emporter .Seule l’espérance restera, espérance que la vie est plus forte que la mort. Que tout est cyclique, meurt, renait. La nature est notre guide. Il suffit de l’observer et de la respecter.
« Cherches et tu trouveras », nous a-t-on dit, nous indiquant que seule l’espérance agissante peut nous conduire vers la Connaissance. Connaître n’est-ce pas naître avec la lumière ? Lors de notre initiation, il nous a été bien dit que nous étions fils et filles de la lumière.
Le Nombre de l’Espérance qui est le 9 est celui de la fin d’un cycle et d’un recommencement. En ce jour du Solstice de la Saint-Jean d’Hiver, la lumière renaît des ténèbres, la nature se réveille et l’Espérance et l’Amour ravivent la flamme de nos sentiments fraternels au sein de ce temple ou nous sommes tous et toutes réunis pour fêter ce réveil de la nature, cette renaissance de la lumière, les pieds sur terre et la tête vers les étoiles avec l’espérance qui illumine nos coeurs.
Nous avons dit Les SS et FF.
La charité
Par Nicolas
Qu’est-ce que la charité ? Dans notre monde contemporain j’ai l’impression que ce terme a perdu son sens profond et se résume à une solidarité plutôt matérialiste. Par exemple j’ai donné une pièce à un mendiant dans la rue, j’ai fait ma bonne action de la journée…
Nous avons en loge le passage du tronc de la veuve avant la fermeture des travaux. Est-ce un instant de charité ritualisé ? Lors de l’initiation au REAA il y a cette « épreuve » de la charité où on nous demande de donner des métaux au tronc de la veuve. Et bien sûr l’angoisse monte lorsqu’on se rend compte qu’on a laissé ses affaires à la porte du temple. On nous apprend que l’on doit porter secours à nos frères dans le besoin.
Au début je n’y voyais qu’un don matériel, une restriction du sens de charité au domaine matérialiste. Je me suis remémoré ce proverbe : « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Si la charité commence par soi-même alors il n’est pas forcément lié à l’aspect financier ou matériel.
Revenons aux origines étymologiques du mot qui vient du latin caritas qui signifie « affection, amour, cherté, tendresse ». La charité semble donc avoir un sens profond et en effet dans le christianisme, la charité est une des trois vertus théologales. Son sens religieux est avant tout symbolique.
La charité nous ramène à la perpendiculaire et au niveau. Il y a une charité verticale qui se manifeste par l’amour de soi-même, par la connaissance de soi et il y a une charité horizontale qui est l’amour des autres. La réunion de la perpendiculaire et du niveau forme une croix et à la jonction de cette croix se trouve le coeur.
Le mot charité a un sens religieux puisqu’il est une des trois vertus théologales du christianisme. Justement il y a un sens très profond puisqu’il est « l’amour de Dieu » et « l’amour d’autrui pour Dieu ». Il est à la fois vertical, relation d’amour à Dieu et horizontal, relation d’amour à autre. J’y vois la perpendiculaire et le niveau. La réunion de la perpendiculaire et du niveau forme une croix et à la jonction de cette croix se trouve le coeur. La charité est donc bien le don d’amour pour soi et pour autrui, c’est une main tendue, une main tendue pour donner mais aussi pour recevoir.
Pour moi la charité s’exprime dans la chaîne d’union. La chaîne d’union représente bien ce qu’est la charité, une main donne, une main reçoit et nous élevons nos coeurs en fraternité. Nous avons un très beau texte lors de notre chaîne d’union qui me fait méditer sur la charité : « Que nos coeurs se rapprochent en même temps que nos mains, que l’Amour fraternel unisse tous les maillons de cette chaîne formée librement par nous. Il n’y a qu’un seul amour, celui des vivants et celui des morts, celui du travail et de la beauté, celui de la nature et celui de ses lois. Dans ce monde où règnent la matière, la force et le mensonge, faisons le serment de maintenir lumineuse et droite la flamme de l’amour unique et de l’esprit humain ».
Nous quittons la chaîne sur de belles paroles : « La chaine de nos mains va se défaire, mais celle de nos coeurs reste toujours vivante ». Je crois que cette charité est une chaîne entre nos coeurs et que la cultiver ensemble pour soi et pour les autres conduit à l’égrégore.
Lors de l’ouverture des travaux, il y a une phrase qui résonne avec cette notion de charité : « Nous ne sommes plus dans le monde profane, laissons nos métaux à la porte du temple, élevons nos coeurs en fraternité, que nos regards se tournent vers la lumière. »
Que la charité soit chrétienne, laïque ou maçonnique, ça n’a que peu d’importance car nous marchons ensemble main dans la main vers la lumière.
J’ai dit.
À la lecture de la thématique proposée « La foi, vertu théologale » je fus tout d’abord un peu étonné.
En effet, le terme « vertu théologal » est hérité de la religion catholique. Selon elle, trois vertus d’essence divine sont inscrites en nos âmes, par Dieu. Il s’agit de la foi, de la charité et de l’espérance. Nous avons pour habitude dans notre loge « La Croix du Sud » de ne pas parler de religion. Aussi, je ne parlerai pas ici de vertus d’essence divine, mais plutôt des qualités des personnes libres et en particulier du sens qu’elles recouvrent en Franc Maçonnerie.
Des trois vertus, la foi semble la plus mystérieuse. En effet, nous acceptons facilement l’idée que chacune, chacun d’entre nous soit capable d’espérance, afin de se projeter vers un avenir heureux, où les forces positives de la Franc maçonnerie perdureront en même temps que l’amour fraternel. De même, nous comprenons bien que chacune, chacun d’entre nous peut être charitable au sens le plus large, c’est-à-dire capable d’aider sa soeur ou son frère dans la difficulté, cela relève de l’engagement du serment maçonnique. La foi est plus difficile à définir tant elle concerne l’intime et ce qui ne s’explique pas, ce qui ne se justifie pas mais qui doit simplement s’accepter.
Dans le monde profane, nous sommes tous croyants, nous avons tous une sorte de foi laïque. Nous considérons comme vraies de nombreuses affirmations qui décrivent le monde et notre environnement, alors que la démonstration de leur vérité n’est pas accessible à notre perception, ni même à notre compréhension.
Qui a fait pour lui-même l’expérience intime de la réalité qui l’entoure ? Par exemple, peu d’entre nous doute de la réalité de l’atome alors que nous n’en avons jamais vu. Cette conviction de vérité s’appuie sur la confiance accordée au témoignage d’autres personnes, ici les scientifiques.
La foi conduit à accepter une vérité sans démonstration, sans preuve, avec l’intime conviction qu’elle existe.
Ce que nous appellerons « la foi » est cette qualité humaine de croire. Elle interroge de longue date les philosophes. Par exemple, Voltaire dans son dictionnaire philosophique écrit… « La foi consiste à croire, non ce qui semble vrai, mais ce qui semble faux à notre entendement… Elle ne peut donc être qu’un anéantissement de la raison, un silence d’adoration devant des choses incompréhensibles. »
La foi conduit alors à considérer comme vrai ce qui indémontrable. Cette croyance si elle est sincère ne sollicite pas l’intelligence de l’esprit puisqu’elle se soustrait au raisonnement. En conséquence il est inutile de conduire la réflexion sur ce que peut être la foi en opposant la subjectivité d’une croyance personnelle à la rationalité d’un savoir universel.
Avoir la foi, ce n’est pas une démarche cognitive qui en appelle à l’intelligence, c’est une histoire de coeur. La foi est un lien de sincérité et de fidélité à un idéal, qu’il soit de nature divine ou pas.
Pour le Franc-Maçon avoir la foi c’est d’abord croire à l’idéal maçonnique, c’est être sincère dans à son engagement et y rester fidèle. L’initiation est une déclaration de foi maçonnique, j’ose le mot. Il reste à la faire vivre, et c’est le début d’une autre histoire !
Il est intéressant de s’attarder un peu sur l’origine du mot « foi ». Étymologiquement, il provient du latin « fides ». Pour les auteurs latins classiques, le mot « fides » n’a aucune connotation religieuse. Il évoque la confiance que l’on peut avoir en quelqu’un.
C’est sur cette base que l’apprenti s’engage, il fait confiance à son parrain ou à sa marraine, il prête foi à ses propos. La foi maçonnique, c’est à son origine, une histoire de confiance entre les soeurs et les frères.
Cette foi maçonnique se vit en loge, elle se nourrit de l’égrégore qui surgit en tenues, que l’on accepte pour ce qu’il est, sans vraiment pouvoir l’expliquer ou même le comprendre. Elle se vit aussi en dehors de la loge, et s’incarne dans la confiance que l’on accorde aux soeurs et aux frères. Nous devons faire confiance aux autres, ils doivent s’en montrer dignes.
Cela donne une responsabilité à tous les Francs-Maçons.
Chacune, chacun d’entre nous est porteur de cette part de confiance, elle impose d’être respectée et demande la fidélité aux engagements maçonniques. Chacun, chacune de nous, dans nos actes et dans nos propos, nous devons nous montrer dignes de foi, c’est-à-dire digne de porter la confiance que les autres placent en nous.
Mais si l’on doute de soi, il sera difficile de ne pas douter des autres. Aussi, faire grandir cette foi maçonnique, nécessite de travailler à la confiance personnelle, celle que l’on s’accorde, qui s’acquière et se développe par la meilleure connaissance de soi. Elle nous conduira à mieux identifier ce que l’on est capable de faire ou non et ainsi de respecter ses engagements pris en connaissances de causes.
La confiance reçue des autres contribuera également à faire grandir celle que l’on a pour soi. Il faut pour cela se rencontrer, partager du temps, échanger des idées, collaborer aux mêmes tâches. Cela se réalise par l’assiduité en loge.
Toutefois, nous le savons chaque personne est faillible et risque de décevoir sa soeur ou son frère, nous en avons hélas tous fait l’expérience, parfois douloureuse.
Heureusement, l’idéal maçonnique est plus grand que les personnes qui l’incarnent. C’est l’engagement collectif qui permettra au franc maçon de croire à son idéal, qui lui ne sera jamais déçu.
Nous pourrons ainsi garder la foi en ce qui nous réunit ce soir, la confiance et l’espoir qu’avec le travail et l’engagement maçonnique nous pouvons collectivement et individuellement participer à l’amélioration de notre société.
J’ai dit.
Samuel
LA TEMPÉRANCE
Vertu cardinale, la tempérance joue pleinement son rôle charnière dans l’action humaine et détermine les autres vertus.
La tempérance est la marque d’un état intermédiaire se situant à mi-chemin entre l’action et la contemplation.
Dans certains rituels et en particulier au Rite Écossais Rectifie R.E.R, le VM prononce : « Nul homme, mon Cher Frère, ne fait des progrès vers le bien sans la connaissance de lui-même. Celui qui ne se connaît pas encore n’a aucune idée juste de son origine et de sa destination. Il est sans but, sans règle, et n’agit que sur l’impulsion dominante des habitudes et des passions dont il est l’esclave. Soumis à l’influence de tous les objets de l’environnement, il ne connaît pas la tempérance, il est toujours trop ou trop peu. Évitez cet écueil. Que votre oeil pénétrant découvre les motifs de vos penchants et de vos désirs. Si vous reconnaissez que vous êtes loin de la route, gardez-vous d’errer plus longtemps dans ce vaste désert et n’oubliez pas qu’il vous faut un asile avant la fin du jour ».
Bien évidement les maîtrises mentales et comportementales constituent les étapes liminaires pour tout persévérant dans la carrière, mais il serait dommage de limiter cette vertu à la seule restriction des excès matériels qui ressortent encore de l’apprentissage. Celui qui avance vers la maîtrise est censé avoir canalisé la force brute en énergie spirituelle. Par la méditation et les compréhensions des symboles, il sait désormais que toute progression ne peut s’accomplir dans l’aplomb avec l’équilibre le plus parfait car toute vie sera pesée, mesurée, jugée selon le poids des actes et des douleurs ou conséquences qui en proviennent.
« Être tempérant c’est dominer les plaisirs et les passions : or aucun plaisir n’est au-dessus de l’amour. S’ils lui sont inférieurs, ils sont vaincus par lui, et il est leur vainqueur : or étant vainqueur des plaisirs et des passions, il est supérieurement tempérant » écrivait Platon dans le Banquet.
Celui qui se mesure, se contrôle facilement, ne se soucie plus des besoins, penchants, désirs inhérents au terrestre et matériel. Il se sent disponible, prêt à une autre tache : il augmente sa capacité de réception sensible. La tempérance marque l’arrêt de la phase précédente, dite de transformation de soi. En offrant une opportunité des choix comme se consacrer au vertical ou voie mystique, à l’horizontal avec un engagement humaniste ou allier un juste équilibre dans le domaine des hommes et celui de la divinité, elle indique aussi une direction pour progresser sur le chemin. L’Amour évoqué devient un atout formidable pour celui qui le sent vivre en lui. Il ne s’agit en aucun cas d’un amour charnel ou humain, mais de cette essence spiritueuse qui amène l’homme à s’élever vers l’Éternel ou si vous préférez vers le GADLU. Celui qui éprouve de tels élans se détache des pulsions physiques : l’Amour les a vaincues.
La tempérance opère une régénération. En faisant prendre conscience du résultat de la maturation de soi, elle prédispose l’esprit à s’extirper de la matière en provoquant un éveil particulier. Celui de la conscience angélique et divine. Elle rappelle que l’on se situe à mi-parcours du chemin qui va de la mort à la vie, qu’il nous faut recourir à toutes les potentialités lumineuses qui vibrent en nous ; c’est le moment d’espérer franchir le pont qui sépare les mondes en obtenant la « liberté de passer » celui qui permet de communiquer avec l’univers céleste.
J’ai dit.
« Les vertus et principalement la vertu de justice parmi les vertus cardinales »
Le mot « vertu » est vieilli, presque vieillot ou désuet, pourtant les philosophes et parmi eux les moralistes
n’en connaissent pas d’autre pour exprimer une disposition ou bien moral.
C’est cela une « vertu » : une disposition au bien.
Le contraire de la vertu est le vice qui est une disposition au mal.
On parlera ainsi du vice d’alcoolisme. Le vice comme la vertu n’ont de valeur morale que s’ils se traduisent pas des actes.
Celui qui a le vice de la boisson mais qui ne boit pas avec excès n’a pas de faute à se reprocher. Il faut aussi distinguer la faute du péché mais là n’est pas notre propos, revenons à la vertu.
La disposition naturelle à faire le bien peut provenir de l’hérédité ; l’on dit maintenant : « C’est dans mes gênes » ! sans trop savoir ce que c’est. Le croyant voit aussi dans la vertu un don de Dieu, une grâce. Le don sera d’autant plus efficace qu’il sera bien accueilli. Ceux qui connaissent retrouveront là la parabole du grain jeté à profusion et qui tombe dans la bonne terre, dans les ronces, dans le sol pierreux, etc.
Il n’est pas faux de dire que la vertu correspond à ce que l’on appelle en dehors de la morale, le talent.
Ainsi, je puis naître avec le talent d’être un bon musicien ou un bon chanteur ; Il va de soi que si je n’exerce pas mon talent, si je ne le travaille pas, ce talent s’atrophiera ; il en est de même pour les vertus.
Les moralistes ont toujours ainsi classé les vertus. Les journalistes et les faiseurs d’opinion mettront souvent en exergue une vertu jusque-là négligée. Cette vertu vedette varie avec les époques. Récemment on parlait beaucoup de la solidarité qui était une espèce de charité déchristianisée et laïcisée. Sous l’influence des loges au XVIII ème siècle on parlait beaucoup de bienfaisance. Louis XVI, avant qu’on ne veuille s’en débarrasser était souvent appelé le bienfaisant.
Pour ne pas prolonger notre propos nous ne ferons pas l’histoire de la classification des vertus. Rappelons quand même que pour Platon, la plus grande des vertus était la JUSTICE.
Aristote et l’école aristotélicienne place quatre vertus principales : la force, la justice, la prudence et la tempérance.
Sous l’influence chrétienne et à la suite de St Paul, on mettra à la tête des vertus, les « vertus théologales » qui sont la foi, l’espérance et la charité, la plus grand des trois étant la charité, c’est-à-dire l’amour ; cette charité, et amour est triple : il y a l’amour dû à Dieu, ou autres et à soi-même. S’aimer soi-même est une vertu, on l’oublie souvent !
Je ne résiste pas au plaisir de rappeler que pour Peguy, l’espérance qu’il appelait « la petite fleur espérance » était la vertu préférée du Bon Dieu.
En dessous des « vertus théologales » appelées ainsi parce qu’elles ont Dieu pour objet se situent donc les « vertus cardinales » puis encore en dessous, « la multitude de petites vertus morale » (telles que la gentillesse, la politesse, la franchise, etc…). C’est dans ces vertus morales que Baden Powel avait puisé les trois vertus scoutes symbolisées par le salut : franchise, dévouement, pureté.
Les vertus cardinales sont appelées ainsi du latin « cordo, cordinis » qui signifie le gond. La porte tourne autour de ses gonds. Les gonds sont donc une pièce maîtresse de l’huisserie.
(Il n’est pas insolent de dire que les cardinaux de la Sainte Église Romaine sont des espèces de gonds …)
La justice qui nous occupe aujourd’hui est la vertu à laquelle les enfants sont le plus sensible. Quand un enfant a dit : « Madame, ce n’est pas juste. », il a tout dit !
Le peuple, peut-être parce qu’il est un peu enfant est très sensible à la justice qui est alors souvent liée à l’égalité.
La vertu de justice est essentiellement double. D’une part, au sens courant la justice est la justice distributive, c’est-à-dire la vertu qui fait que l’on donne à chacun ce qui lui est dû.
Ainsi le patron exerce la justice en donnant à ses employés le juste salaire ; ainsi un employé exercera-t-il la justice en travaillant réellement pour le salaire qui les est imparti.
L’autre sens du mot « justice » est biblique. Dans la Bible, la justice c’est la sainteté.
Dans les livres dits de Sagesse (Ecclésiaste, Ecclésiastique, Proverbes, Sagesse…) le mot juste est souvent mis pour saint. Le juste est alors celui qui a justement accompli son devoir et qui alors peut voir Dieu ou tout le moins à sa mort. Ce sens biblique pour intéressant qu’il soit n’est pas spontanément perçu par nos contemporains beaucoup plus sensibles à la justice distributive.
Le mot juste a parfois un sens péjoratif. Ainsi lorsqu’on dira que quelqu’un a payé le juste prix cela voudra dire qu’il a payé ce qu’il devait, il n’y a rien de mal à cela, au contraire ; mais si l’on dit de quelqu’un qu’il a fait « juste son devoir » on sous-entend qu’il n’a pas forcé son talent, que, peut-être, il aurait pu faire mieux.
De même lorsque quelqu’un a été condamné à la juste peine cela peut vouloir dire qu’il a été condamné justement mais aussi que la loi a été appliquée sans discernement avec rigueur comme si l’on lisait un catalogue : à telle injonction correspond telle sanction.
L’on dit que les vertus sont connexes et à la vertu de justice on pourra ajouter la grandeur d’âme appelée la magnanimité. La justice sans grandeur d’âme, sans magnanimité est souvent très injuste et conduit à la révolte ou à tout le moins au murmure.
La magnanimité n’est pas la faiblesse, elle est au contraire la manifestation de la force de celui qui juge et qui sait qu’il n’a pas besoin d’aller jusqu’au bout de la sanction.
Dans presque toutes les sociétés, cette grandeur d’âme, cette magnanimité s’exerce par l’intermédiaire du droit de grâce. La diminution, voire la suppression de ce droit correspond bien à une société qui se durcit et qui a tendance à rendre justice sans preuves comme on l’entend à la radio ou à la télévision où des citoyens sont condamnés par des journalistes qui se contentent de suivre l’opinion publique ou ce qu’ils croient être l’opinion publique.
Quand la justice n’est pas rendue par des juges mais par des histrions on peut tout craindre. La vertu de justice liée, connectée à la charité et à la magnanimité est une vertu considérable, laissée à ellemême, elle est une arme dangereuse qui aboutit aux tribunaux révolutionnaires ou même à l’absence de tribunaux, la dénonciation publique est alors suffisante.
Le concept médiatique de « politiquement correct » entraîne une diminution de la liberté d’expression et donc une diminution de la justice. Il y a en effet une grande injustice à interdire la critique d’une personne sous le prétexte qu’elle fait partie d’un groupe protégé sinon par la loi, du moins par l’opinion ou ce qu’on croit être l’opinion.
Cette négation de la justice entraîne une négation de l’égalité, vertu issue de nos temples.
J’ai dit.
LA FORCE
“Amour, donne-moi ta force, et cette force me sauvera.” W.Shakespeare
Force, tu es cette colonne dorique ancienne, simple, sans base, aux arêtes aiguës, qui de prime abord apparaît comme martiale, imposante mais qui encrée dans la terre nous révèle au fil du temps de notre construction, l’amour infini caché au plus profond de notre être.
Que cette force nous soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.
Tu es notre fraternité , notre capacité à faire fonctionner notre esprit avant d’utiliser enfin nos émotions les plus intimes.Tu remets en cause nos certitudes, tu explores toutes nos facettes .
Force, tu nous permets de sortir des dogmes, des chemins balisés, de penser enfin par nous-même. Tu nous permets de devenir l’être complet vers lequel nous aspirons tous et toutes. Tu nous emmènes vers la réflexion sans une action violente et destructrice. Tu es le levier de notre démarche symbolique .
Force, tu nous guides vers la force d’une vie sacrée inconnue, invisible et puissante, qui contient la mémoire du passé, le présent et la vision du futur. Tu permets à la création de se manifester dans la matière, ici et maintenant. Tu nous mets en mouvement et nous donnes du coeur à l’ouvrage, en t’appuyant toujours sur la Sagesse et la Beauté.
Force, tu es notre réalisation lumineuse contenue dans le logos, tu es l’usage éclairé de nos outils, contenu dans les limites de notre compas et de notre équerre. Tu es notre persistance à bâtir, et rebâtir sans cesse notre temple intérieur, tu es détermination à faire apparaître notre esprit sur la matière, tu es la lumière…. notre lumière.
Tu nous remets en question tous les jours pour effacer le mal et faire le bien, tu nous apprends à connaître nos défauts et nos faiblesses.
C’est cette Force qui balaiera les obstacles et vaincra des difficultés que l’on rencontre tous les jours. On la trouve en notre possession, dans une parfaite maîtrise. Ta douceur est aussi notre plénitude.
« Force naît par la violence et meurt par la liberté » disait Léonard de Vinci, ainsi es-tu… tu nous obliges à nous interroger profondément, aller au-delà de nous-même, pour enfin, arriver au lâchez-prise, à la liberté totale de soi et de notre pensée.
L’Union fait la force, oui, mais la force de qui ?
Celle de la Sagesse et la Beauté ne suffisent pas, c’est toi Force qui nous aide à persévérer, à construire ensemble l’édifice dans l’union fraternelle.C’est l’union de nos 3 forces qui sera la réponse, notre réponse à nos questions, à notre construction intime.Ce travail sera sans relâche à l’intérieur comme à l’extérieur du temple. C’est aussi par ton encrage que tu nous feras comprendre que la force de la chaîne est dans le maillon, que nous ne sommes rien sans l’aide de tous. Que toutes nos faiblesses appuyées les unes contre les autres vont créer cette force, ce pilier dont nous avons besoin. Voilà pourquoi la moitié du monde en s’appuyant contre l’autre moitié se raffermit. Nous devenons un, l’unité. L’Homme de Vitruve, rêvé par Léonard de Vinci.
Force, tu es notre pilier de l’unité, celui du vrai bonheur, dont tu es l’unique source comme tu en es le terme à jamais.
Cat.°.Amb.°. 5/12/17 VM.°.Codex de Leicester